Dans un communiqué du 25 septembre, Interbev, a plaidé en faveur d’une stratégie de réduction des émissions de GES compatible avec le maintien des effectifs du cheptel bovin et nécessitant le soutien de l’État. Selon l’interprofession Élevage et viande, « la poursuite de la diminution du cheptel bovin allaitant en France n’est en aucun cas la solution pour répondre aux enjeux climatiques ».
Préserver l’élevage bovin français face aux émissions importées
« Pour répondre aux enjeux climatiques, il faut d’abord éviter d’importer des viandes qui ne sont pas toujours soumises aux mêmes normes de production, environnementales et sanitaires que les viandes françaises. Quelle serait l’avancée pour le climat de diminuer notre souveraineté alimentaire, de délocaliser les émissions de gaz à effet de serre en dehors de nos frontières et de réduire nos surfaces en prairies ? », déplore l’interprofession.
Interbev estime que le secteur de l’élevage a déjà contribué, du fait de la décapitalisation à l’œuvre depuis plusieurs années, à une réduction des émissions de GES correspondant à la moitié de l’effectif fixé.
« L’entretien des prairies et des haies joue un rôle fondamental dans la préservation d’une biodiversité riche et variée. L’élevage herbivore français est l’un des seuls secteurs, avec la forêt et l’agriculture, capable de compenser une partie de ses émissions. Les 13 millions d’hectares de prairies et parcours sur lesquelles pâturent les bovins constituent les principaux puits de carbone », précisent les représentants de la filière élevage et viande bovine.
Dans ce contexte, il serait donc primordial d’éviter le retournement des prairies en raison des « risques de libération des stocks de carbone au sol » en contradiction avec la réalisation des objectifs de diminution des émissions de GES.
« L’élevage bovin herbager français n’est pas un problème mais une solution pour l’environnement et le climat. Pour cela, des conditions devront être réunies : la préservation d’un modèle d’élevage français et un accompagnement des pouvoirs publics à la hauteur des enjeux climatiques et de souveraineté alimentaire », affirme Guillaume Gauthier, président de la Commission Enjeux Sociétaux d’Interbev.
L’interprofession a listé les solutions techniques existant pour atteindre les objectifs fixés en matière climatique :
- « La gestion du troupeau notamment via l’optimisation de la conduite sanitaire (santé et croissance des jeunes animaux) et la réduction de l’intervalle vêlage-vêlage.
- L’alimentation des animaux : travail sur la qualité des fourrages, optimisation pour éviter les excès d’utilisation de concentrés, poursuite de la valorisation de l’herbe dans les rations (elle représente aujourd’hui 78 % de la ration des bovins viande), innover dans la composition des rations pour réduire les émissions de méthane.
- Le maintien et le renforcement de l’autonomie alimentaire et protéique des élevages bovins en France : 84 % de l’alimentation des bovins viande est aujourd’hui produite sur leur exploitation.
- La diminution de la fertilisation azotée en valorisant au mieux les effluents, en implantant des légumineuses, en jouant sur la rotation des cultures.
- La gestion des déjections animales notamment au niveau du stockage et de l’épandage.
- La gestion des haies et autres infrastructures agroécologiques en entretenant les nombreux linéaires de haies présents sur les élevages bovins et en veillant à ce qu’elles préservent toujours au mieux la biodiversité.
- Le développement de la sélection génétique des vaches moins émettrices de méthane.
- La réduction de la consommation d’énergie au niveau des bâtiments et des machines agricoles et l’augmentation de la production d’énergies renouvelables sur les élevages : photovoltaïsme (notamment sur les bâtiments), méthanisation, utilisation des haies comme bois énergie et litière ».
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