
Quel serait le meilleur candidat socialiste pour les agriculteurs ? Avant le second tour des « primaires citoyennes » pour désigner le candidat du parti socialiste de l'élection présidentielle de 2012, la rédaction de Terre-net Média a posé une série de questions à François Hollande et à Martine Aubry.
3ème partie : production laitière et contractualisation
Pour les autres questions posées, voir le sommaire en bas de cet article.
Militerez-vous en faveur du retour aux quotas laitiers? |
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Martine Aubry (MA) : Oui, sous une forme rénovée, permettant de conserver de la production laitière dans des territoires variés. Toutes les études démontrent les effets catastrophiques pour certains territoires de leur abandon. Il faut revenir sur cette orientation libérale dogmatique. |
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François Hollande : Sous présidence française de la Communauté, les socialistes ont instauré les quotas laitiers en 1984, devant une forte hostilité de la droite et du monde agricole. Sous la dernière présidence française de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy et de son gouvernement ont pris la décision de les supprimer en 2015, sans y substituer d’outils permettant de faire face à d’éventuelles futures crises. Je regrette leur suppression, de manière si précipitée. J’observe aujourd'hui que bien peu d’Etats demandent leur rétablissement en Europe. | |
Ne fait-on pas à la contractualisation le même « procès d’intention » que celui des quotas au moment de leur création ? | |
Martine Aubry (MA) : Non, je ne le crois pas. Dans l'état dans lequel ils sont proposés aujourd'hui, ils ne présentent vraiment pas les garanties ni la visibilité dont les producteurs ont besoin. Sur ce sujet aussi, ne trompons pas les agriculteurs ; un contrat n’assurera jamais un revenu décent : tout dépend des rapports de force qui président à la contractualisation. Je crois que l’Etat a un rôle à jouer dans les régulations agricoles. Toute l’histoire de l’économie agricole montre que lorsque l'Etat disparaît la crise apparaît. |
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François Hollande : Devant la situation d’excédants des années 1980 très coûteux pour le budget de la Communauté les quotas laitiers se sont imposés aux Etats membres de l’époque comme la seule solution possible. Ils ont été très efficaces sur le contrôle de la production sans que cela ne grève le budget de la Communauté. La différence avec 1984 est que la contractualisation est une proposition que bien peu de pays souhaitent en Europe, la preuve en est que la proposition de la Commission n’en rende pas le caractère obligatoire dans les Etats membres. Par ailleurs les contrats écrits ne s’appliqueraient qu’aux livraisons destinées aux entreprises privées non coopératives. Aux yeux de bien des pays la contractualisation ne s'impose pas d'elle même, dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui. Je souhaite renforcer le rôle et le pouvoir de négociation des producteurs, par une meilleure organisation des groupements de producteurs face aux industriels et la grande distribution. |
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