La Fnpl espère que le décret sur les OP s’inscrira dans la logique des organisations des producteurs

La Fnpl espère que le décret sur les OP s’inscrira dans la logique des organisations des producteurs

Les éleveurs laitiers sont parvenus, selon la Fnpl, à s’organiser pour négocier leurs contrats alors même que le décret sur les organisations de producteurs n’est pas encore paru. La section spécialisée de la Fnsea veillera à ce que le décret ne soit pas trop strict sur les seuils d’adhésion et sur les moyens nécessaires pour que les OP soient reconnues.

Henri Brichart, président de la Fnpl. Il cessera ses fonctions a l'issue de la prochaine assemblée générale qui se tiendra les 14 et 15 février 2012 à Verdun
Henri Brichart, président de la Fnpl. Il cessera ses fonctions à
l'issue de la prochaine assemblée générale qui se tiendra les
14 et 15 février 2012 à Verdun. (© Terre-net Média)

Il n’y a pas que le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, qui aurait mis la charrue avant les bœufs en demandant aux éleveurs de signer des contrats ! La Fédération nationale des producteurs laitiers l’a fait aussi et elle s’en réjouit! Elle est parvenue à mettre en place des Organisations de producteurs alors que le décret modifiant le droit à la concurrence, attendu depuis plus d’un an, ne paraîtra pas avant la fin de l’année. Et comme leur structure verticale donne des résultats positifs selon la section spécialisée de la Fnsea, celle-ci souhaite dorénavant que ce modèle entre dans la logique du prochain décret pour ne pas être déstabilisées.

Lors d’une conférence de presse accordée ce 31 janvier, Henri Brichart, président de la Fnpl, a annoncé qu’il sera aussi vigilent sur deux points particuliers : les seuils de reconnaissance du nombre de producteurs dans les OP. Le décret doit ainsi pouvoir reconnaître aussi bien des OP d’une centaine de producteurs que celles qui en regroupent plusieurs.

Le second point est les moyens exigés en salariés équivalent plein temps. Or toutes les Op ne seront pas en mesure d’avoir plusieurs salariés.

En attendant, le président de la Fnpl s’est réjoui que les OP mises en place sous son initiative, soient reconnues par les industriels pour négocier avec elles les nouveaux contrats laitiers « sans être bordés par le décret » ; ce qu’il pensait inimaginable au début de l’année dernière.

Au début de l’année dernière, la grande question de l’époque était alors de savoir comment négocier les propositions de contrats soumises par les industriels le 1er avril 2011, alors qu’il n’existait aucun groupement de producteur légitime. Mais les industriels ont aussi accepté les nouvelles règles du jeu, nécessité faisant foi. Car il leur fallait bien avoir des partenaires pour négocier leurs contrats.

Un accord sur la formulation de déterminsation des prix

Au cours de ces dernières semaines, les négociations ont permis aux éleveurs et aux industriels de s’entendre sur des points qui fâchaient comme par exemple la formule de détermination des prix et les indicateurs à retenir ou encore, les closes de cessibilité des contrats. Ainsi, il a été convenu que les collecteurs ne pourront pas s’opposer à la cession de contrats entre repreneurs et cédants si elle n’entraine aucune modification de volume de livraison.

Le seul accroc majeur signalé ces derniers mois est les négociations entre Lactalis et ses éleveurs. Le groupe agroalimentaire avait en effet, un temps, opté pour une négociation individuelle avec ses producteurs, ce qui dans les faits, rendait la démarche inapplicable. A moins d’envisager une négociation à la lettre avec ses 15.000 livreurs.

Aujourd’hui, les OP, telles qu’elles ont été mises en place avec l’appui juridique de la Fnpl, clarifient un peu les rôles des bassins de production. Ils auraient une fonction de régulation de la production laitière. Mais c’est aussi à leur niveau que pourraient être envisagées des mesures pour favoriser l’installation de jeunes agriculteurs. Quant à France AgriMer, son rôle serait moindre avec la disparition des quotas.

Eviter la concurrence entre OP

Dans tous les cas, la conjoncture favorable de ces derniers mois et pour les semaines à venir facilitent les négociations des contrats. En 2009, il en aurait été tout autre!

Avec les OP, c’est donc une nouvelle gouvernance de la filière qui est mise en place. L’époque où les syndicats étaient les interlocuteurs des producteurs laitiers avec les pouvoirs publics est révolue. L’option choisie par la Fnpl est une organisation verticale et non transversale comme l’imaginent les syndicats minoritaires. Autrement dit, des OP sont créées pour négocier avec un collecteur en évitant si possible des situations de concurrence entre elles qui ne pourraient, au final, que les affaiblir vis-à-vis des collecteurs. Pour y palier, il leur reviendra par exemple de se regrouper en Association d’OP pour qu’un seul interlocuteur négocie les contrats avec les industriels.

 

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