« Être agricultrice c'est se lever aux aurores, rentrer tard le soir, ne plus compter ses heures... Mais c'est aussi pouvoir arrêter le tracteur deux minutes, le temps d'admirer la biche et son petit, ou encore être témoin du miracle des naissances des veaux. » Pour Cynthia, éleveuse laitière Québecoise, être agricultrice est une chance mais qu'en est-il lorsqu'il s'agit de concilier vie de famille et vie à la ferme ? Cette maman témoigne.
Comme l'an passé, à l'occasion de la fête des mères, nous souhaitions vous partager un article issu du blog québecois Agrimom qui s'adresse aux femmes œuvrant dans le milieu agricole. Cette fois-ci, il s'agit du point de vue de Cynthia Coulombe, éleveuse laitière dans la région du Bas-Saint-Laurent.
Si être agricultrice c'est « avoir la chance de vivre (presque) à notre propre rythme », pour Cynthia, être maman et agricultrice c'est...
« Acheter une vache par téléphone, de l’hôpital. Alors que notre petit dernier a à peine 24 h de vie. C’est commencer son congé maternité en entrant à l’hôpital pour accoucher, et le terminer en retournant à la maison quelques jours plus tard. C’est avoir le cœur qui s'arrête chaque fois qu’on entend un tracteur démarrer et qu’on n’arrive pas à avoir tous nos enfants en visuel. C’est expliquer à notre coco de deux ans que oui, ça lui ressemble, mais non, ce qui est dans le trou derrière les vaches n’est pas du chocolat. C’est se dire qu’une bouchée de sable, c’est finalement pas si pire en comparaison à tout ce que les enfants veulent manger à l’étable. C’est songer à utiliser le tuyau d'arrosage pour nettoyer un enfant qui a trouvé la réserve de maïs moulu. »
Être une maman agricultrice, c’est lorsque notre fille trouve étrange que certaines personnes doivent acheter du lait à l’épicerie, alors que nous, "on l’achète aux vaches".« C’est avoir le cœur qui se fend en deux quand notre fille nous dit "Je suis agacée que tu partes toujours à l’étable" en plein milieu de ses vacances de garderie. C’est changer les heures des traites trois fois dans l’année pour tenter d’arriver à tout concilier entre l’étable et la maison, et finalement devoir opter pour la situation la "moins pire". C’est avoir son bureau à la ferme plein de pots de pâte à modeler, de feuilles pliées en éventails et de crayons de couleur éparpillés partout. C’est s’accrocher les pieds dans les jouets qui traînent dans les allées derrière les vaches. »
« Être une maman agricultrice, c’est lorsque notre fille trouve étrange que certaines personnes doivent acheter du lait à l’épicerie, alors que nous, "on l’achète aux vaches". C’est lorsque papa, qui travaille sur la route, est meilleur pour mettre la crème solaire, "parce qu’il a les mains douces, lui". C’est entendre notre conjoint comparer notre accouchement à un vêlage, pour rire… »
C’est pouvoir regarder les yeux émerveillés de nos enfants qui voient un veau naître pour la première fois.
« C’est avoir autant de tracteurs et de machines agricoles dans la maison en version miniature qu’il y en a de vrais à l’extérieur. C’est la fierté d’aller à l’étable avec notre nouveau bébé pour la première fois, quelques jours après notre retour à la maison. C’est aussi avoir la chance que nos enfants viennent déjeuner à la maison en autobus durant l’année scolaire. C’est pouvoir prendre part aux différentes sorties scolaires en modifiant notre horaire de la journée. C’est de ne pas avoir à négocier quelques heures de congé pour assister aux concerts de fin d’année. C’est pouvoir regarder les yeux émerveillés de nos enfants qui voient un veau naître pour la première fois. C’est éviter les casse-têtes des journées pédagogiques en emmenant nos cocos avec nous à la ferme. C’est offrir un immense terrain de jeux à même la cour, sans avoir à se déplacer. »
« C’est parfois éreintant, souvent essoufflant. Et c’est aussi d’être émerveillée par leurs grands yeux chaque fois qu’ils entrent à l’étable avec nous, pour y découvrir un nouveau bébé veau… »
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