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Même si les filières animales n'échappent pas à une diminution des revenus agricoles, le choc est moins rude que pour les céréaliers. Mais les problèmes de fond demeurent. Les revenus des éleveurs de ruminants restent désespérément les plus faibles de la profession. Il est toujours aussi difficile de répercuter les hausses des charges sur les prix de vente des produits animaux.
Selon les prévisions (1), les producteurs de lait sont les seuls à afficher une petite hausse de revenu en 2013 hors viticulture et horticulture. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser ! Modeste (+ 3,5 % par rapport à 2012), cette hausse ne compense pas l’important recul de l’année passée. Les prix du lait étaient alors équivalents à ceux de 2009 avec des charges d’alimentation très élevées.
L’année 2013 avait pourtant mal commencé avec un prix du lait faible, un décrochage de la collecte au printemps et des intrants très onéreux et encore en hausse.
Si depuis cet été, les indicateurs sont revenus au vert, les hausses de la production et des prix sont trop récentes pour redresser significativement la situation des éleveurs. Celle-ci reste quoi qu’il en soit, pénalisée depuis des années par la sous-réalisation des quotas.
Toutefois, il est fort probable que les premières prévisions de revenu pour 2013 n’intègrent pas les augmentations du prix du lait de ces dernières semaines.
Recul du revenu des éleveurs de bovins et ovins viande
Impuissants, les éleveurs de bovins viande et d’ovins viande constatent toujours que la revalorisation de plus de 20 % des prix de vente de leurs animaux depuis deux ans est absorbée par les coûts des consommations intermédiaires et en particulier par ceux des aliments qui sont achetés au prix fort.
En recul de 6 % à 8 %, leurs revenus sont passés largement sous le seuil des 20.000 €. Ils pourront toujours se consoler en constatant que l’écart de revenu avec les céréaliers en grandes cultures industrielles est passé de 1 à 4 l’an passé à 1 à 2 cette année! Toutes productions, le revenu par actif des exploitations professionnelles, moyennes et grandes, est de 29,4 k€, en recul de 18,7 % par rapport à 2012. Il s’établissait alors à 36,1 k€ en euros courants 2013.
Au final, les éleveurs de ruminants n’auront pas profité du bilan de santé de la Pac et de la réévaluation des aides. Cette dernière a été absorbée par la hausse des intrants, et des aliments du bétail en particulier. Le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture évalue du reste à 2,6 % la baisse du revenu générée par toute hausse de 1 % des prix des intrants.
Et réciproquement, une augmentation d’un pour cent des cours des carcasses vendues accroît de plus de 3 % le revenu. Aussi, l’augmentation des prix des gros bovins depuis 2010 aurait pu laisser espérer des revenus en forte hausse si les charges n’avaient pas entre-temps flambé.
Quel sera l'effet du redéploiement des aides Pac ?
Le redéploiement des aides après 2015 sera, après le bilan de santé de la Pac, le second en cinq ans. Il est difficile d’imaginer qu’il y en aura un troisième !
Cela suppose une nouvelle organisation des filières, afin qu'elles puissent répercuter toute variation des prix de vente et des coûts de production sur le prix de consommation pour préserver la valeur ajoutée.
Rappelons toutefois la situation contrastée des éleveurs laitiers. En système maïs, la majorité d’entre eux, dotés de Dpu élevés, seront victimes de la convergence des aides découplées. Même sur des structures de dimension moyenne, la majoration des 52 ha ne compensera pas la baisse de leurs paiements de base. Toutefois, toutes les mesures n’ont pas encore été prises (aide à la vache laitière, aides aux protéagineux)!
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