
Lactalis a adressé une lettre à tous ses producteurs leur demandant de signer la deuxième version du contrat qu’elle leur a adressé fin octobre 2011 avant le 31 mars 2012, sous-entendant qu’il n’y aurait pas d’autres discussions avec les représentants des OP. Une attitude que dénoncent fermement la Fnpl, JA et l’Apli. Face à la pression du groupe laitier, les syndicats appellent une nouvelle fois les producteurs à ne pas signer de contrat.
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Le 17 février, la direction du géant laitier a adressé un courrier à tous ses producteurs. Elle y rappelle que la version de contrat qu’elle leur a envoyé le 22 octobre 2011 doit être signée avant le 31 mars 2012.
« Si le contrat est individuel, il a été cependant collectivement débattu, négocié et rédigé à l’issue d’une large concertation », explique la direction du groupe qui ajoute que c’est la convention de fonctionnement groupements-entreprise « qui fait l’objet de discussions avec les organisations de producteurs et non le contenu du contrat qui reste individuel et dont les clauses n’évolueront pas ». « Il n’y aura pas de troisième version du contrat ».
Les explications du groupe sont vigoureusement dénoncées par la Fnpl. « La proposition de contrat proposée par Lactalis à ses éleveurs n’a pas été négociée », explique le syndicat. Ce simulacre de discussions est d’autant moins acceptable que sur le terrain, les producteurs livrant à l’entreprise, sont soumis à des pressions jusque dans leur ferme pour les obliger à signer. »
Menaces de remise en cause des primes et délais de paiement
Dans son argumentaire, Lactalis explique que « les producteurs qui ne s’engageront pas avec l’entreprise d’ici le 31 mars 2012 seront payés par décade au 10, 20 et 30 du mois suivant ». « Les primes non contractuelles et là où elles existent à l’initiative de l’entreprise seront à court terme exclusivement versées aux producteurs signataires du contrat. »
Réaction de la Confédération paysanne Dans un communiqué paru le 23 février 2012, la Confédération payanne demande au ministère de l'Agriculture de revoir la règlementation pour que les producteurs puissent encore produire du lait demain. Selon la CP, les conditions minimales de la contractualisation et les volumes de production doivent être encadrés par les autorités publiques. «C’est la condition essentielle pour le maintien des producteurs. L’avenir de la filière laitière et la répartition sur tous les territoires en dépendent». |
Même tollé pour JA qui dénonce « un comportement de Lactalis gagnant chaque jour en médiocrité et semblant tomber peu à peu dans la caricature ». « De tels courriers, qui menacent le producteur, sont inacceptables. La rhétorique parfaitement hypocrite autour de la liberté individuelle des producteurs alors qu’on leur met le couteau sous la gorge est même assez méprisable », poursuit le syndicat.
L’esprit initial perdu de la contractualisation
L’Apli aussi dénonce une « situation de manipulation sous la crainte » et interpelle, comme JA, le ministre de l’Agriculture. « Nous sommes bien loin des engagements du ministre plus préoccupé en ce moment de bilan de quinquennat que du devenir des paysans dont le poids électoral s’amenuise comme peau de chagrin. » JA pose plus directement la question : « Monsieur Bruno Le Maire, est-ce que vous vous retrouvez dans le dernier contrat Lactalis, si défavorable aux producteurs ? »
L’apli demande au ministre de l’Agriculture « de prendre ses responsabilités » et d’intervenir « pour faire comprendre fermement aux laiteries qu’elles ne peuvent profiter de cette situation et du vide ainsi créé pour harceler et menacer les producteurs sans s’attendre in fine à des demandes en nullité de ces contrats. »
La Fnpl, JA appellent les producteurs à ne pas signer. L’Apli, quant à elle, demande aux producteurs d’interpeller directement le médiateur des contrats.
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