À partir des données 2018 des 850 éleveurs du réseau Écolait, le BTPL a pu analyser les performances économiques des grands troupeaux. Conclusion : ils sont aussi bons que les autres au vu des chiffres.
Sur le réseau Écolait, animé par le BTPL et composé de 850 éleveurs, le troupeau moyen a livré 817 000 litres en 2018, avec 98 vaches. Pour considérer les grands troupeaux, la position du curseur est toujours soumise à discussion : 100, 120, 150, 200… Nous avons distingué les plus de 120 vaches et 150 vaches pour les graphiques.
Plus de lait par UMO dédiée à l'atelier laitier
Les grands troupeaux se caractérisent par des systèmes plus intensifs à la vache, plus mécanisés et plus robotisés. La productivité de la main d’œuvre monte à 530 000 l/UMO lait contre 440 000 pour la moyenne du réseau Écolait.
Les résultats techniques sont proches. Le prix du lait payé également.
Litrage livré par UMO (l/UMO lait) :

Pas de dérive sur les charges opérationnelles
Les charges opérationnelles ne sont pas plus dégradées dans ces élevages. Les plus performants le sont tout autant que les troupeaux de taille classique.
La marge brute de l’atelier laitier, ramenée aux 1 000 litres de lait livré, est relativement proche entre les différentes classes.
La productivité de la main d’œuvre est un des critères qui étire le plus les écarts. La marge brute par UMO est plus élevée dans les grands troupeaux :

La capacité d’autofinancement est meilleure dans les grands troupeaux
Les charges de structure (hors amortissement) sont proches entre les catégories. Les annuités sont plus élevées dans les grands troupeaux, en particulier les annuités liées au bâtiment. Mais au final, la capacité d’autofinancement par UMO reste plus élevée dans les plus grands troupeaux, avec la rémunération de main d’œuvre (fixée à 2 SMIC).

Faut-il en retenir qu’il faille agrandir la taille du troupeau ?
Non ! Ces moyennes cachent évidement des disparités. Elles sont aussi importantes dans toutes les tailles de troupeau. D’un point de vue purement comptable, plus il y a des litres de lait vendus, plus la marge semble s’améliorer. Les exploitations les plus performantes le sont sur tous les critères, avec des investissements adaptés à la taille du cheptel.
Les ratios ramenés aux 1 000 litres ne sont d'ailleurs pas toujours les plus pertinents. Il faut identifier le facteur limitant sur sa structure. En pratique, dans une grande majorité des élevages, le facteur limitant est la main d’œuvre.
Dans tous ces chiffres, le temps de travail n’apparaît pas. Intensifier ou extensifier, investir, simplifier ou déléguer : quelles sont les bonnes options ? Pour prendre les bonnes décisions, il faut pouvoir prendre du temps, prendre du recul sur ses chiffres... pour en gagner ensuite.

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