É milie Jeannin, qui élève 240 bovins avec son frère en Côte-d'Or, porte ce projet à 1,8 million d'euros depuis plusieurs années. Elle vient de boucler le financement, qui combine investisseurs privés, prêts bancaires, subventions, ainsi qu'un prêt participatif qui avait permis de réunir 250 000 euros en quelques jours cet été.
« La commande a été confiée le 23 décembre dernier à une entreprise finlandaise spécialisée dans la construction d'abattoirs fixes et mobiles », est-il indiqué dans un communiqué à l'en-tête du « Bœuf Ethique », la marque qu'elle a créée et sous laquelle la viande sera commercialisée.
La « livraison et les premiers tests d'abattage sont prévus entre les mois de mai et juin 2021 », est-il précisé.
En parallèle, Émilie Jeannin cherche à recruter « cinq opérateurs qui assureront le fonctionnement de l'unité d'abattage mobile et six personnes pour la gestion de l'entreprise (contrôle qualité, gestion et coordination des éleveurs, logistique, administration, commercialisation) ».
Jusqu'ici aucun projet d'abattoir mobile n'était parvenu à voir le jour en France, en dépit de l'acceptation du principe par les autorités. En février 2020, la Cour des comptes estimait même que ce mode d'abattage pourrait se substituer aux abattoirs publics dont la gestion est jugée trop coûteuse.
L'abattoir mobile d'Émilie Jeannin est un « ensemble de trois camions qui se déplacera de ferme en ferme pour permettre l'abattage des animaux sur place ».
« Ce système disposera de toute l'infrastructure nécessaire à l'abattage des animaux et au conditionnement des carcasses dans des conditions optimales, en conformité avec les normes d'hygiène et de sécurité alimentaire prévues par la réglementation européenne », détaille le communiqué.
Dans sa philosophie, ce mode d'abattage vise à « éviter aux animaux les souffrances liées à des transports longs et extrêmement stressants », « assurer un abattage des animaux dans des conditions sereines, dans le calme et le respect », « éviter ainsi aux animaux toutes formes de stress ainsi que l'univers anxiogène des abattoirs "traditionnels" et des conditions d'abattage parfois opaques », ou encore de « permettre aux éleveurs d'accompagner et de veiller sur leurs animaux jusqu'à leur mise à mort ».
L'idée est aussi de garantir aux éleveurs « une meilleure rémunération en réduisant les intermédiaires ».
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