Climalait, un programme visant à évaluer l’impact du changement climatique sur les systèmes d’élevages laitiers, montre que l’utilisation de la luzerne et l’augmentation des stocks fourragers est une bonne piste d’adaptation dans le Doubs.
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Le modèle étudié était une ferme disposant de 105 ha de prairies, dont 40 ha sur sol superficiel utilisés pour du pâturage et 65 ha destinés aux récoltes de foin. Le troupeau était constitué de 54 vaches montbéliardes à 6 000 kg de lait produits, avec un taux de renouvellement de 30 % et des vêlages étalés à 36 mois. La ration des vaches laitières est constituée exclusivement de foin en hiver, et d’herbe pâturée et de foin du printemps au début de l’automne. Les génisses, elles, sont nourries de foin en hiver et d’herbe pâturée en été.
Pour faire face à l’évolution du système (sécheresse en été, pluviométrie importante au printemps, etc), les éleveurs ont réfléchi à plusieurs possibilités en fonction des situations de chacun : anticiper les réformes, sans engraissement préalable, réduire les besoins alimentaires, et donc la production laitière, diminuer les effectifs de génisses. Mais la première piste évoquée a été celle de constituer des stocks plus conséquents.
La possibilité de cultiver des céréales a été envisagée, pour gagner en autonomie. « Cependant, les grandes cultures sont très peu présentes dans la zone, leur introduction dans les systèmes mobiliserait des compétences techniques que les éleveurs n’ont pas forcément », souligne l’étude Climalait. La culture du maïs pour affourager en vert est rejetée en bloc par les éleveurs, n’y voyant pas d’avantage convaincant par rapport au foin. La luzerne est un bon levier mais cette culture « est (pour l’instant) peu développée et peu maîtrisée dans la région », selon l’étude.
« En système AOP, le changement climatique a encore plus d'impact »
« Les scénarios évoqués étaient très intéressants, précise Lionel Malfroy du Gaec de la chapelle dans le Doubs. Au début, nous avions trouvés qu’ils étaient un peu extrêmes mais l’été que nous venons de vivre a confirmé leurs pertinences. En système AOP, le changement climatique a encore plus d’impact. Nous avons passé le cap de cet été car nous avons mis en place des prairies temporaires avec des légumineuses. Et cela nous a permis d'avoir des stocks de fourrage cet hiver. Cela faisait partie des leviers que nous avions trouvés, tout comme le fait de baisser le chargement ou de valoriser l’herbe au maximum au printemps et à l’automne. Apporter de l’azote dès 200 °C de somme de température pour assurer la première coupe plutôt que de le réserver à la deuxième coupe est aussi une solution stratégique. Certains cette année n’ont pas pu faire de deuxième coupe ! Climalait m’a aidé à changer mon système de production. C’est un bel outil de réflexion et de remise en cause surtout que les systèmes étudiés sont très proches des nôtres. »
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