« Les actions pour enrayer le déclin de l’élevage n'y mettent pas encore fin »

« Les actions pour enrayer le déclin de l’élevage n'y mettent pas encore fin »

Pour 2014, le Snia prévoit une nouvelle diminution des activités de ses industries comprise entre 0 % et 1,3 % par rapport à l’année passée. Cette baisse pourrait atteindre jusqu’à 280 mille tonnes d’aliments soit l’équivalent de la production de quatre usines !

Silos porcs
En douze ans de baisse continue, la production d’aliments du bétail a reculé de 2 millions de tonnes.  (©Terre-net Média)
« Les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience des effets dévastateurs des difficultés rencontrées par les filières animales sur l’économie régionale ». 

Le syndicat national de la nutrition animale (Snia) se réjouit ainsi que la redistribution des aides Pac après 2015 favorise les filières bovines et ovines. En production porcine, le syndicat espère que la réforme des installations classées facilitera la construction de nouveaux bâtiments porcins. Et il prend par ailleurs note des mesures d’urgence prises en faveur des filières avicoles ces dernières semaines. Le plan protéines établi avec les céréaliers mettra fin à la baisse des taux constatés depuis plusieurs années.

Plus de compétitivité

Ainsi, satisfait des premiers résultats des 18 mesures en œuvre depuis décembre 2012 pour « enrayer le déclin de l’élevage en France », le Snia va poursuivre sa mobilisation pour rendre les industries plus compétitives avec des normes de production en harmonie avec celles en vigueur dans les autres pays européens. Réduire la présence de mycotoxines et des impuretés dans les aliments fabriqués est aussi une des priorités pour 2014. Comme l’est aussi la valorisation des écarts de fabrication des aliments avec la nécessité de trouver des débouchés commerciaux à ces produits afin de réduire les pertes.

Cette année, le Snia compte aussi sur de nouvelles mesures pour rendre le transport des aliments et des matières premières plus compétitif avec notoirement la demande d’exonération de l’écotaxe pour les activités liées à l’élevage et l’allègement de nouvelles restrictions de circulation des camions.  

Les 2 % d’aides couplées allouées à la production de protéagineux et étendues à la culture de soja doivent avant tout profiter aux céréaliers et s’inscrire dans une stratégie de filière. L’objectif est de diminuer davantage la dépendance de l’industrie de la nutrition animale vis-à-vis des importations de tourteaux d’oléoprotéagineux. Pour le Snia, « allouer l’aide à des éleveurs avec comme objectif de renforcer l’autonomie fourragère des fermes est du bricolage ».

Baisse d'activité pour 2014

Mais à court terme, inverser les courbes de production reste, comme pour le chômage, un exercice bien difficile ! Pour 2014, le Snia prévoit une nouvelle diminution des activités de ses industries comprise entre 0 % et 1,3 % par rapport à l’année passée. Cette baisse pourrait atteindre jusqu’à 280 mille tonnes d’aliments soit l’équivalent de la production de quatre usines !

En douze ans de baisse continue, la production d’aliments du bétail a reculé de 2 millions de tonnes pour passer sous le cap des 21 millions de tonnes.

Sont responsables de ce nouveau recul de l’industrie de la nutrition animale, les filières de viande blanche. La récente conjoncture des cours de la viande porcine pourrait ne pas inciter les éleveurs à poursuivre la mise aux normes des bâtiments des truies gestantes. Quant à la filière avicole, la fin des restitutions met en danger l’équivalent de 10 % de la production d’aliments.

Comme l’an passé, l’industrie de la nutrition animale ne peut compter que sur les filières bovines lait et viande pour espérer une marge de progression de son activité (+ 1 % en 2014 après + 0,3 % en 2013).

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