Évolutions comparées des prix du lait, du maïs et du tourteau de soja en Chine
(base 100 = janvier 2007) (© Institut de l'élevage.)« Depuis le mois d’août, le prix du lait liquide vendu au détail en Chine a progressé de 5 à 10 % selon les marques. Mengniu et Yili ont été les premiers à annoncer des hausses. Des articles de presse ont même fait état de courtes ruptures d’approvisionnement en lait dans certains magasins de Shanghai.
Cette hausse des prix n’est que la répercussion de l’envolée des prix au producteur qui a commencé cet été. De 3,5 Rmb/kg (0,42 €/kg) en juin, le prix moyen national a dépassé les 3,8 Rmb/kg (0,46 €/kg) fin octobre, soit une hausse de 9 % en trois mois, la plus forte progression depuis 2010. Dans certaines régions de Chine, le prix dépasserait les 4,5 Rmb/kg (0,56 €/kg). Ces niveaux sont les plus élevés jamais enregistrés dans le pays. Le prix de la poudre de lait, servant d’ingrédient, a grimpé jusqu’à près 50.000 Rmb/tonne (6.250 €/tonne).
Un recul important de la production
La flambée du prix du lait n’est pas due à une hausse des prix de l’alimentation animale qui a dans le même temps peu varié Elle reflète en réalité un recul de la production dont les causes sont multiples. En premier lieu, les fortes températures estivales ont affecté la production de lait, notamment dans le sud de la Chine, région déficitaire.
Ensuite, les difficultés rencontrées par les éleveurs laitiers en 2012 avaient entraîné des cessations d’activité et des décapitalisations chez les petits éleveurs dont les effets sont désormais visibles. Plus structurellement, les petites exploitations se plient à l’application de nouvelles réglementations qui pénalisent la médiocre qualité de leur lait. Les grosses entreprises laitières tentent de compenser ces baisses de cheptel par la création en propre d’exploitations de grandes tailles, mais ces dernières ne seraient pas encore suffisantes pour compenser la fermeture des petits ateliers. Ces méga-exploitations auraient en outre des coûts de production élevés et en forte hausse : les salaires des vétérinaires et des gérants de fermes compétents ne cessent de croître, résultant de la compétition pour les recruter. L’accès aux terres serait également de plus en plus coûteux et les normes à respecter de plus en plus contraignantes.
Enfin, le manque de lait s’explique aussi par la baisse des importations de poudres de lait suite à des erreurs de communication de Fonterra. Elle avait annoncé la présence d'une bactérie provoquant le botulisme dans un lot de fabrications ce qui s’était finalement révélé sans fondement. Les autorités chinoises ont alors temporairement bloqué une partie des importations de poudres de lait provenant de Nouvelle-Zélande.
Plus tard dans le mois, des tests effectués en Chine sur des envois de lactoferrine (glycoprotéine présente dans le lait) fabriquée en Nouvelle-Zélande ont détecté des niveaux élevés de nitrates, entraînant l’interdiction d’entrée de ces produits.
Un prix du lait qui devrait encore augmenter
Ce manque de lait a exacerbé la compétition entre les entreprises locales, menant à une hausse du prix du lait payé aux producteurs.
Rappelons qu’en 2008, c’est une pénurie de lait et une hausse des prix qui avaient incité certains acteurs de la filière à adultérer le lait à la mélamine.
Certains experts cités dans la presse prévoient un prix du lait à 4 Rmb/kg (0,5 €/kg) d’ici la fin de l’année. D’autres craignent que la production laitière chinoise ne soit entrée dans un phénomène de cercle vicieux et déstabilisant, alternant décapitalisation, hausse du prix du lait, capitalisation…
Cette pénurie de lait en Chine stimule les importations et participe à la fermeté des cours internationaux, malgré la reprise de la production en Europe et aux États-Unis depuis le printemps. »
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