
L’automne est souvent une période compliquée pour la production laitière. Difficile d’avoir une ration stable, entre les changements de silos, l’ensilage de maïs qui n’a pas terminé sa fermentation, l’herbe d’automne très riche en azote soluble, et les températures élevées qui favorisent les échauffements de fronts d’attaque des silos. Le Btpl explique comment gérer au mieux la transition avec le nouveau maïs.
« Mes vaches ne démarrent pas bien », entend-on souvent durant la période automnale. Un des facteurs de variation, généralement sous-estimé, est le fait que l’ensilage de maïs continue à évoluer pendant plusieurs semaines après sa mise en silo. Ainsi, d’une semaine à l’autre, l’ensilage d’une même récolte présente des caractéristiques différentes, et une analyse réalisée au mois d’octobre ne reflétera plus exactement la valeur de cet ensilage trois mois après !
l’ensilage de maïs se transforme pendant plusieurs semaines
Dans un silo bien hermétique, la fermentation de l’ensilage de maïs ne dure que quelques jours. Mais une fois la fermentation terminée, la qualité de l’ensilage continue à évoluer pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Des chercheurs québecois ont ainsi réalisé sur les mêmes silos des analyses à intervalles réguliers de trois semaines. Les résultats ont été compilés sur cinq années consécutives. Qu’ont-ils observé ?
- la digestibilité de l’amidon augmente d’environ 4 % par mois pendant 4 à 5 mois suivant l’ensilage pour plafonner vers la fin décembre à 9-10 % de plus que la digestibilité initiale.
- La solubilité des protéines augmente de façon marquée dès la récolte de l’ensilage, (7 à 8 %), puis à un rythme plus lent par la suite. Elle se stabilise après un peu plus de 5 mois de stockage, avec 40 % de solubilité en plus.
Ceci justifie la nécessité de revoir la complémentation au fur et à mesure du temps en distribuant, par exemple, un concentré riche en amidon digestible et en azote soluble en début d’automne. Ce type de concentré conviendra beaucoup moins bien cinq mois après le chantier d'ensilage. Ce n’est pas toujours la composition du concentré qui est en cause, mais l’évolution de la composition de l’ensilage.
L’idéal : avoir de l’ensilage de maïs récolté l’année précédente
Pour assurer la continuité de la ration, particulièrement en automne, il vaut mieux utiliser des fourrages dont la transformation chimique est stabilisée. L’idéal serait de pouvoir récolter, losqu'il s'agit d'une bonne année, 15 mois de stock d’ensilage, pour ne distribuer l’ensilage récolté à l’automne qu’à partir du mois de janvier. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire !
Gérer l’utilisation des silos
Sauf à avoir un grand nombre de silos, en partie sous utilisés, quelques solutions permettent de gérer au mieux les transitions dans l’utilisation des silos :
- des silo-couloir ouverts aux deux extrémités, permettant un chargement par les deux cotés.
- Un petit silo dimensionné pour 4 à 5 mois de consommation à coté du grand silo de maïs : avant ensilage le reste du grand silo sera transféré vers le petit, qui sera utilisé jusqu'en janvier.
- Faire un silo boudin réservé à la période d’automne.
Qu’en est-il des ensilages d’Herbe ?
L’ensilage d’herbe, contrairement à l’ensilage de maïs, est stable dès sa fermentation terminée. Par contre, un silo d’herbe peut contenir 2, 3 voire 4 coupes, de composition très différentes. Là aussi une gestion des silos s’impose pour stocker dans un même silo des fourrages de qualité semblable, et garder constamment disponible un silo d’herbe de l’année précédente.
Pourquoi est-ce important d’avoir des ensilages stables et digestibles ?
- Changement de silos - Attention à la digestibilité du nouvel ensilage durant les premières semaines
- Digestibilité de l’ensilage de maïs - Plus le maïs est sec, plus il faut le complémenter avec de la fibre
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- Digestibilité des maïs fourrage - Les maïs LG HDi fêtent leurs 10 ans : réelle efficacité ou emballage marketing ?
- Ensilage de maïs - Avec le temps, l’amidon devient plus fermentescible
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