PARIS (France), 12 août 2013 (AFP)- Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a appelé lundi la grande distribution à cesser d'exercer une pression sur les prix des oeufs dans un contexte de surproduction et de colère des producteurs.
« Il faut qu'on soit capable de trouver des solutions et faire passer le message aux acteurs de cette filière, en particulier les acheteurs, qu'on ne peut pas profiter d'un moment de difficultés pour continuer à exercer une pression sur les prix », a déclaré M. Le Foll sur France Inter.
La grande distribution se doit «d'anticiper les choses et d'éviter d'accentuer les difficultés » du secteur, a-t-il ajouté, «pour qu'en septembre on ne continue pas à mettre la pression sur les prix ».
« Je n'ai aucun moyen si ce n'est de convaincre et d'appeler chacun à la responsabilité » pour « arriver à mieux réguler la production », a dit le ministre, qui assistera mardi à la réunion de la filière avicole avec le préfet de Bretagne.
Des centaines de milliers d'oeufs détruits
Un collectif de producteurs en colère, qui a détruit des centaines de milliers d'oeufs la semaine dernière pour protester contre la faiblesse des cours, ont décidé de suspendre leurs actions jusqu'à la tenue de cette réunion de crise.
« Il faut un meilleur ajustement et c'est le travail qu'on va faire demain », a dit le ministre affirmant ne disposer d'« aucun moyen autoritaire » mais vouloir privilégier la « concertation ».
« Nous avons besoin que les pouvoirs publics nous aident à faire passer certains messages avec certains de nos clients », a réagi de son côté Yves-Marie Beaudet, président de la section oeufs de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne, également interrogé sur France Inter.
« On a une grande distribution qui continue à tirer les prix vers le bas au mépris de l'appareil de production d'oeufs français », a-t-il lancé, observant qu'il faut compter sept euros pour produire 100 oeufs mais que «le producteur les vend un peu moins de cinq euros ».
« On est surpris que l'État découvre le problème (...). Il faut qu'une vingtaine d'éleveurs jettent des oeufs pour que le ministre de l'Agriculture se saisisse de la question », a-t-il déploré.
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