La proposition Le Foll « va dans le bon sens » selon la Confédération paysanne

« Ça va dans le bon sens », a déclaré lors d'un point de presse à Rennes Gérard Durand, secrétaire national de la Confédération paysanne, spécialisé dans les questions d'élevage, au moment où les ministres des 27 étaient réunis lundi et mardi à Bruxelles pour discuter de la réforme de la Pac (2014-2020).

Alors que les éleveurs se heurtent à de graves difficultés financières du fait de la hausse du prix des matières premières, la France a fait une proposition à la Commission européenne consistant à subventionner les premiers hectares un peu plus que les autres, quelle que soit la taille totale de l'exploitation. Ce dispositif est de nature à soutenir l'emploi et les éleveurs, qui ont des surfaces plus modestes que les productions végétales et ont recours à une main d'œuvre plus intensive.

Le syndicat paysan souhaiterait cependant que la surprime s'applique aux 25 ou aux 30 premiers hectares au lieu des 50 premiers hectares dans la proposition ministérielle. Il demande aussi qu'elle soit plus élevée que ce que propose Stéphane Le Foll, qui a présenté un plan de relance pour l'élevage début mars en Conseil des ministres. « Là, il y aurait une véritable redistribution des aides. Si on fait ça, on favorise l'emploi, à l'avantage des éleveurs », a observé Gérard Durand.

Mobilisation régionale samedi prochain

A propos de l'aide à la méthanisation des élevages, également prônée par Stéphane Le Foll, Gérard Durand s'est dit d'accord sur le principe mais a relevé qu'elle « pousse à la concentration des élevages ».

Alors que la filière agroalimentaire souffre dans son ensemble, particulièrement en Bretagne où des abattoirs porcins sont menacés de fermeture, les syndicats Cfdt et Unsa ont de leur côté appelé à une mobilisation régionale samedi à Pontivy (Morbihan) afin de préserver l'emploi dans le secteur. « On va vivre une année terrible », a déclaré lundi lors d'une conférence de presse le secrétaire général Uri Cfdt Bretagne, Louis Baron. « S'il n'y a pas de prise de conscience à la hauteur des enjeux, on est très inquiets pour l'avenir », a-t-il affirmé.