 Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture au congrès de la Fnb. (© Fnb) |
L’horizon s’éclaircit mais le beau temps n’est pas encore en vue. La filière bovine s’inscrit dans l’export pour retrouver la croissance puisque le marché intérieur n’ouvre pas beaucoup de perspectives. Mais les éleveurs restent affaiblis par des années de crise, avec des problèmes de trésorerie persistants et des échéances d’emprunt très lourdes, remboursées au détriment des prélèvements privés.
Les interventions de Pierre Chevalier, président de la Fnb et de Bruno Le Maire ministre de l’agriculture au congrès de la Fnb des 8 et 9 février derniers sont à mille lieux des discours de crise qui ont ponctué les derniers congrès de la Fédération et ils dépassent surtout les simples enjeux électoraux des prochains mois. Car c’est en années que la filière bovine a besoin de visibilité. Les opportunités sont aux portes de l’Europe et, les annonces et les revendications faites visent à les saisir en s’inscrivant dans cette logique. Et ce, avec d’autant plus d’assurance qu’en créant le Groupement d’export français, la filière bovine a montré qu’elle est capable de trouver ses propres marchés, laissant pantois les abatteurs et l’industrie de la viande.
Seuil d'éligibilité de 50 JB avant le 15 mai
Outre les versements des soldes des aides annoncés par Bruno Le Maire pour soulager la trésorerie des éleveurs (voir articles ci-dessous), le ministre de l’Agriculture engage la filière bovine dans la voie de l’engraissement de jeunes bovins comme il l’avait annoncé lors d’une de ses précédentes interventions au Space de Rennes. Il a « décidé dès cet été de mettre en place une aide à l’engraissement des jeunes bovins dotée de 8 M€ ».
Toutefois, le seuil d’éligibilité est fixé à 50 jeunes bovins et pour l’éleveur, à l’obligation d’adhérer à une organisation professionnelle commerciale ou non commerciale. Les éleveurs devront déposer leur demande d’aide avant le 15 mai.
 Le congrès de la Fnb est une des étape du tour de France du monde rural entrepris par Bruno Le Maire depuis le début de l'année. Pour suivre son parcours, cliquez sur le lien ici. (© Terre-net Média) |
Aux éleveurs inquiets par l’émergence de l’épizootie liée au
virus de Schmallenberg, Bruno Le Maire a déclaré qu’un test sérologique sera disponible d’ici un mois en attendant de mettre au point un vaccin. Et avec la Commission européenne,
« nous allons dépêcher plusieurs missions sur place pour convaincre les marchés russes et kazakhs que le virus de Schmallenberg n’est pas un motif suffisant pour instaurer un embargo sur l’importation de bovins en provenance des pays touchés. Il faut en finir avec ces réactions paranoïaques et ces décisions unilatérales qui menacent à chaque fois l’équilibre économique des filières ». Autre inquiétude, la crise et les risque de couverture des exportations vers la Grèce. Sur ce point, le ministre de l’Agriculture a pris les dispositions pour qu’elles soient facilitées.
Autonomie fourragère
Les éleveurs de bovins viande ont tiré des leçons de la sécheresse du printemps et de l’automne dernier. Coté « assurance fourrage », la Fnb demande d’envisager un cofinancement par les crédits communautaires du fonds des calamités, dans la ‘’Pac post 2013 ‘’ ». Une politique agricole réformée qui devra aussi « ouvrir la possibilité de faire entrer au moins 30% des prairies permanentes en rotation sur l’exploitation » pour favoriser l’autonomie fourragère et alimentaire des exploitations.
Aux candidats à la présidentielle, la Fnb demandera qu’ils s’engagent auprès de Bruxelles pour maintenir une aide couplée au troupeau allaitant à hauteur de 200 euros par tête sur l’exploitation (Un nouveau référencement sera alors établi).
Enfin, pour moderniser les élevages, la Fnb a rappelé sa revendication de mettre en place un plan de grande ampleur (dont les grandes lignes ont été décrites dans la conférence de presse de janvier dernier) avec comme mesure phare : réévaluer les plafonds et les taux de subventionnement à 1.500.000 euros. Un plan qui ne pourra être efficace sans formation économique des éleveurs (fonds Vivea) et à condition de désempiler les contraintes et les normes.
« Il aurait fallu faire un « Grenelle du bon sens » ! » et non un Grenelle de l’environnement. « Les « ayatollahs de l’environnement » et les « intégristes de la réglementation » nous conduisent, vous et nous, dans le mur, avec la perte de compétitivité et la décroissance ».
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