Les syndicats au secours des éleveurs (Mis à jour le 28 septembre)

Les syndicats au secours des éleveurs (Mis à jour le 28 septembre)

La filière de l’élevage ne voit pas le bout du tunnel et les syndicats sont désemparés. D’une part, les éleveurs ont appris qu’ils ne pouvaient plus compter sur le ministre pour être soutenus, celui-ci s’en tenant aux mesures de juin dernier, pourtant insuffisantes, pour redresser les comptes des exploitations. D’autre part, les coopératives et les industriels entravent la création d’un Gie export et les exportations alors que les perspectives n’ont jamais été aussi favorables.

Troupeau de Limousines au pré
Les industriels du Sniv redoutent les ventes d'animaux à l'étranger,
prétextant que le marché intérieur pourrait ne pas être suffisament
 approvisionné. (© Terre-net Média)

La visite de Bruno Le Maire au sommet de l’élevage des 5, 6 et 7 octobre prochains s’annonce houleuse s'il s’y rend.
La conjoncture se redresse mais les éleveurs de bovins viande n’ont pas la possibilité d’en profiter. La situation est même inextricable. Les producteurs ont le sentiment d’être livrés à eux-mêmes, confrontés à des charges en hausse et aux pressions des industriels pour ne pas les répercuter sur des prix de vente rémunérateurs.
Pour donner aux éleveurs l'accès à un aliment moins cher, la CR « souhaite autoriser la vente directe par les céréaliers aux éleveurs, plutôt que des contrats interfilières qui ne fonctionnent pas ». Mais la proposition n'est pas retenue.

Les éleveurs doivent composer avec d’une part les coopératives qui refusent de s’associer au Gie, car elles exportent déjà sans groupement, et d’autre part avec les industriels du Sniv (syndicat national de l’industrie de la viande). Or ces derniers redoutent les ventes d’animaux à l’étranger, prétextant que le marché intérieur pourrait ne pas être suffisamment approvisionné.

Les syndicats agricoles unis pour soutenir les éleveurs de bovins viande

Opposés sur les solutions à mettre en oeuvre, les syndicats agricoles sont en revanche unis pour soutenir les éleveurs de bovins viande. La Fédération nationale bovine, section de la Fnsea, prend acte, dans un communiqué du 26 septembre dernier, de la décision du ministre de l’Agriculture de ne pas étendre à l’ensemble des prêts le report d’annuités en fin de tableau. Il ne concerne actuellement que les prêts d’urgence du Psea. Mais le syndicat ne baisse pas pour autant les bras. Il s’adresse directement aux banques pour pouvoir trouver, avec elles, des solutions de report qui s’inscriraient dans un cadre national avec des frais financiers raisonnables et supportables.

Sinon, l’exportation reste la voie à exploiter pour valoriser les productions des éleveurs. La Fnb exhorte même le ministre de favoriser la création d’un Gie export malgré l’opposition du Sniv et des coopératives. La CR aussi soutient la création d’un Gie export, « convaincue que ce signe adressé aux industriels et abatteurs fera remonter les cours du marché français ». Mais elle déplore de ne « toujours pas pouvoir » « le faire au sein d'Interbev, à cause du manque de courage de Bruno Le Maire à braver le syndicat cogestionaire ».

C’est dans un climat de crise et de désespérance
que se tiendra le prochain sommet de l’élevage

Les revendications de la CP pour remédier à la crise portent sur le développement de l’engraissement pour préserver la valeur ajoutée dans les élevages avec « l’instauration d’une aide de 60e aux naisseurs engraisseurs avec un plafond de 30 jeunes bovins par Uth ». Le syndicat condamne les solutions visant à poursuivre « la concentration de l’élevage bovin » comme le prodiguerait J. P Bigard et comme le souhaite le ministre de l'agriculture,  en réservant la prime de 60 € par animal aux éleveurs ayant au moins 50 jeunes bovins. Bruno Le Maire attend la réponse de Bruxelles pour savoir si cette aide est euro compatible.  

Sans perspective d’amélioration, c’est dans un climat de crise et de désespérance que se tiendra le prochain sommet de l’élevage. L’ambiance pourrait donc ne pas être celle du Space de septembre dernier.

 

Pour aller plus loin :

Filière bovine - Les industriels de la viande réaffirment leur refus à un Gie export

Exportations et transformations - La filière bovine échappe t'elle aux industriels ?

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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