 Les industriels du Sniv redoutent les ventes d'animaux à l'étranger, prétextant que le marché intérieur pourrait ne pas être suffisament approvisionné. (© Terre-net Média)
|
La visite de Bruno Le Maire au sommet de l’élevage des 5, 6 et 7 octobre prochains s’annonce houleuse s'il s’y rend.
La conjoncture se redresse mais les éleveurs de bovins viande n’ont pas la possibilité d’en profiter. La situation est même inextricable. Les producteurs ont le sentiment d’être livrés à eux-mêmes, confrontés à des charges en hausse et aux pressions des industriels pour ne pas les répercuter sur des prix de vente rémunérateurs.
Pour donner aux éleveurs l'accès à un aliment moins cher, la CR
« souhaite autoriser la vente directe par les céréaliers aux éleveurs, plutôt que des contrats interfilières qui ne fonctionnent pas ». Mais la proposition n'est pas retenue.
Les éleveurs doivent composer avec d’une part les coopératives qui refusent de s’associer au Gie, car elles exportent déjà sans groupement, et d’autre part avec les industriels du Sniv (syndicat national de l’industrie de la viande). Or ces derniers redoutent les ventes d’animaux à l’étranger, prétextant que le marché intérieur pourrait ne pas être suffisamment approvisionné.
Les syndicats agricoles unis pour soutenir les éleveurs de bovins viande
Opposés sur les solutions à mettre en oeuvre, les syndicats agricoles sont en revanche unis pour soutenir les éleveurs de bovins viande. La Fédération nationale bovine, section de la Fnsea, prend acte, dans un communiqué du 26 septembre dernier, de la décision du ministre de l’Agriculture de ne pas étendre à l’ensemble des prêts le report d’annuités en fin de tableau. Il ne concerne actuellement que les prêts d’urgence du Psea. Mais le syndicat ne baisse pas pour autant les bras. Il s’adresse directement aux banques pour pouvoir trouver, avec elles, des solutions de report qui s’inscriraient dans un cadre national avec des frais financiers raisonnables et supportables.
Sinon, l’exportation reste la voie à exploiter pour valoriser les productions des éleveurs. La Fnb exhorte même le ministre de favoriser la création d’un Gie export malgré l’opposition du Sniv et des coopératives. La CR aussi soutient la création d’un Gie export, « convaincue que ce signe adressé aux industriels et abatteurs fera remonter les cours du marché français ». Mais elle déplore de ne « toujours pas pouvoir » « le faire au sein d'Interbev, à cause du manque de courage de Bruno Le Maire à braver le syndicat cogestionaire ».
C’est dans un climat de crise et de désespérance
que se tiendra le prochain sommet de l’élevage
Les revendications de la CP pour remédier à la crise portent sur le développement de l’engraissement pour préserver la valeur ajoutée dans les élevages avec « l’instauration d’une aide de 60e aux naisseurs engraisseurs avec un plafond de 30 jeunes bovins par Uth ». Le syndicat condamne les solutions visant à poursuivre « la concentration de l’élevage bovin » comme le prodiguerait J. P Bigard et comme le souhaite le ministre de l'agriculture, en réservant la prime de 60 € par animal aux éleveurs ayant au moins 50 jeunes bovins. Bruno Le Maire attend la réponse de Bruxelles pour savoir si cette aide est euro compatible.
Sans perspective d’amélioration, c’est dans un climat de crise et de désespérance que se tiendra le prochain sommet de l’élevage. L’ambiance pourrait donc ne pas être celle du Space de septembre dernier.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026