Il faut attribuer une valeur nutritionnelle spécifique aux coproduits !

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Il faut attribuer une valeur nutritionnelle spécifique aux coproduits !

Avec le développement de nouvelles énergies alternatives, la filière animale s’est penchée sur l’intérêt d’utiliser, dans l’alimentation des animaux, des coproduits de bioéthanol de céréales.


Une valeur nutritionnelle spécifique doit être attribuée à chaque
coproduit de bioéthanol. Cela sous-entend de développer
rapidement des méthodes rapides et peu coûteuses pour
évaluer ces coproduits avant leur utilisation chez les porcs.
(© Terre-net Média)

La France compte désormais pas moins de trois grosses unités de production de bioéthanol déjà opérationnelles et cherchant à valoriser les coproduits de cette nouvelle industrie, notamment dans la filière animale.

Reste que ces coproduit présentent des compositions, et donc des valeurs nutritionnelles, très différentes les unes des autres, selon les process utilisés notamment.

« Il nous est donc apparu opportun d’évaluer, pour les utilisateurs, la valeur énergétique et protéique de ces produits pour les porcs en croissance », expliquait Fabien Skiba (Arvalis-Institut du végétal), en présentant ses résultats, à l’occasion des 42e JRP.

Dans l’étude lancée entre octobre et décembre 2008 par Arvalis, différentes matières premières ont été testées : un lot de drêches de blé (wDDGS), un lot de drêches de maïs (cDDGS) et un lot de "wheat feed" (WF).

Une grille de 2 ou 4 mm de broyage

Ces trois lots provenaient des trois unités françaises de production de bioéthanol et ont fait l’objet de trois modalités d’essais différentes. Dans la première, les matières premières ont été broyées avec un broyeur à marteaux, muni d’une grille de 4 mm, à une vitesse de 3000 tr/mn. Les coproduits (25 %) sont mélangés avec 71 % de complément alimentaire (88 % de blé, 12 % de tourteau de soja) et 4 % d’aliment minéral et vitaminique (Amv).

Dans la seconde modalité, la grille était plus petite (2 mm de diamètre), également à une vitesse de 3.000 tr/mn. Les coproduits (25 %) sont mélangés avec de l’amidon de maïs (55 %), du sucre (14,5 %) et de l’Amv (5,5 %). « Un aliment protéiprive (58 % amidon, 30 % sucre, 3,5 % cellulose, 3 % huile de soja, 5,5 % d'Amv) est également préparé. » Ces deux modalités sont comparées à un régime témoin (96 % d'aliment complémentaire et 4 % d'Amv). À noter, enfin, que tous les aliments sont présentés en farine et humidifiés avant distribution.

Différences importantes entre les trois coproduits

L’analyse de la composition chimique montre des différences importantes entre les trois coproduits, que ce soit au niveau des matières azotées totales, de l’amidon, de la matière grasse, mais aussi des sucres et des niveaux de Fibres Détergentes Neutres (Ndf).

Concrètement, les drêches de blé contiennent deux fois moins de lysine que les deux autres coproduits (1,5 % de la Mat, contre 2,7 % et 3 %). « Ces différences sont le reflet, en grande partie, des matières premières d’origine (maïs vs blé) et/ou de la diversité des process des unités de production. »
Par ailleurs, les résultats obtenus sur la fraction énergétique montrent que la digestibilité de l’énergie du ‘wheat feed’ est supérieure à celle de la drêche de blé, la drêche de maïs se situant entre ces deux produits.

La différence d’énergie brute entre le lot de ‘wheat feed’ et celui de drêche de maïs (surtout liée à la MG) conduit à des énergies digestibles finalement très proches pour ces deux coproduits. Concernant la digestibilité iléale, les différences les plus importantes sont mesurées sur la lysine avec le lot de drêche de blé, qui est moins bien valorisé que les deux autres coproduits. « Ces résultats confirment donc, à l’échelle française, qu’une valeur nutritionnelle spécifique doit être attribuée à chaque coproduit de bioéthanol et que des méthodes rapides et peu coûteuses doivent être développées pour évaluer ces coproduits avant leur utilisation chez les porcs », concluait Fabien Skiba.

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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