Des résultats contradictoires

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Des résultats contradictoires

La surface disponible et le type de sol influencent-ils les émissions gazeuses lors de l’élevage de truies gestantes ?

Toute activité humaine a un impact sur l’environnement. La production porcine y compris. En 2006, la Fao a officiellement dit que les activités d’élevage impactaient l’environnement en contribuant à l’émission de plusieurs gaz polluants tels que l’ammoniac (NH3) et les gaz à effets de serres (Ges), avec respectivement 90 % des émissions totales de NH3 et 20 % des Ges.
La pression sociétale est également forte sur le bien-être animal, la densité étant souvent pointée du doigt.

Densité : du pour et du contre


« L’accès à une zone bétonnée en complément à une zone paillée
sans modification de la surface totale disponible a peu d’effet sur les
niveaux d’émissions de NH3, diminue les émissions de N2O et
augmente les émissions de CH4 et CO2. » (© Terre-net Média)
Sur cet aspect densité, des travaux menés ces dix dernières années ont montré que l’augmentation de la surface disponible améliorait, certes, le bien-être des truies gestantes… mais renforçait également les comportements agressifs et donc, les blessures.
Pour cadrer les choses, une directive européenne a donc fixé des normes d’hébergement en groupe pour les truies gestantes à 2,25 m²/truie (+10 % pour les groupes inférieurs à 6 individus, -10 % pour les groupes supérieurs à 40 individus).

Effet bénéfique environnemental : la question est posée

Pourtant, des questions subsistent sur l’effet bénéfique réel sur l’environnement d’une augmentation de la surface disponible « en particulier lorsqu’il s’agit de truies gestantes élevées sur paille », soulignait le 3 février dernier François-Xavier Philippe, de la Faculté de Médecine vétérinaire de Liège lors des 42e Jrp. Pour preuve, la littérature présente des résultats contradictoires sur l’impact du type de sol sur les émissions de gaz polluants.

L’objectif de l’étude menée en Belgique est de comparer les émissions gazeuses (NH3, N2O, CH4, CO2) lors de l’élevage en groupe de truies gestantes sur litière paillée en fonction d’une part de l’espace disponible (2,5 ou 3 m²/truie) et, d’autre part, du type de sol (entièrement paillé par rapport à un mix paille/béton).

Augmentation de la surface ≠ amélioration environnementale

Pour mener à bien les essais, des lots successifs de dix truies gestantes réparties en deux groupes homogènes sont utilisés. Les résultats (lire ici pour avoir le détail) indiquent que l’augmentation de la surface paillée disponible provoque une augmentation des émissions de NH3 et une diminution des gaz à effet de serre (N2O, CH4 et CO2).

Par ailleurs, « l’accès à la zone bétonnée sans modification de la surface totale disponible a peu d’effet sur les niveaux d’émissions de NH3 ; elle s’accompagne d’une diminution des émissions de N2O et d’une augmentation des émissions de CH4 et CO2 ». La synthèse de ces deux essais montre donc que l’augmentation de la surface paillée disponible de 2,5 à 3,0 m²/truie, « bien que bénéfique pour le bien-être des truies, présente des résultats contradictoires d’un point de vue environnemental ». En effet, on observe d’une part une augmentation des émissions de NH3 mais d’autre part une diminution des gaz à effet de serre (N2O, CH4 et CO2).

En conclusion, on peut donc avancer sur la base de ces résultats que « l’accès à une zone bétonnée en complément à une zone paillée sans modification de la surface totale disponible a peu d’effet sur les niveaux d’émissions de NH3, diminue les émissions de N2O et augmente les émissions de CH4 et CO2 », concluait François-Xavier Philippe.

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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