
L’analyse des simulations réalisées sur l’impact du rééquilibrage des aides directes liée à l’application de la réforme de la Pac 2008 laisse présager une réorientation des soutiens entre zones géographiques.
![]() « Dans le détail, le Centre, la Champagne-Ardenne et la Picardie seront les premières touchées par ce rééquilibrage des aides directes. » (© Terre-net Média) |
« En montagne, le gain est évalué autours de 4.100 € par exploitation, soit quelques 53 € par hectare de Sau », expliquait Vincent Chatellier, chercheur à l’Inra de Nantes à l’occasion des journées 3R à Paris, le 2 décembre dernier.
478 M€ en moins pour les zones de plaine
Cette augmentation profite en premier lieu aux exploitations ovines (lire ici) avec +46 % d’aides directes, contre +24 % dans les exploitations laitières de montagne ou ‘seulement’ +5 % dans les exploitations bovins allaitants.
Par effet de vase communiquant, les zones de plaine sont les premières perdantes avec une perte globale des aides évaluées à 478 M€, soit -34 €/ha ou +2500 €/exploitation.
Logiquement, les régions orientées vers l’élevage extensif sortent gagnantes de ce grand bouleversement, à l’inverse des régions spécialisées en céréales, voire, « dans une moindre mesure », des régions d’élevage intensif ou de polyculture-élevage.
Centre, Champagne-Ardenne et Picardie très touchées
Dans le détail, le Centre, la Champagne-Ardenne et la Picardie seront les premières touchées par ce rééquilibrage des aides directes, devant l’Ile-de-France et l’Alsace légèrement moins impactées.
Les régions dites intermédiaires, comme le Poitou-Charentes, les Pays de Loire et la Bretagne vont également voir baisser le montant des soutiens, de même que la Bourgogne.
À l’inverse, les régions extensives devraient recevoir un nouveau bol d’air à l’image de l’Auvergne (+12 %), du Limousin (+10 %), de Rhône-Alpes (+8 %) et de la Franche-Comté (+11 %).
Entre les deux, la Basse-Normandie, la Loraine ou le Midi-Pyrénées sont globalement peu impactées.
Bordeaux/Strasbourg, la nouvelle ligne Maginot
Au final, la redistribution des aides devrait représenter quelque 1,3 milliard d’euros. En termes géographiques, la redistribution induit un transfert des régions localisées au nord d’une ligne Bordeaux/Strasbourg vers celles situées au sud de cette ligne, zone où l’on retrouve la quasi-totalité des zones défavorisées simples et des zones de montagne.
« Si le rééquilibrage des revenus induit par les décisions françaises est potentiellement favorable aux élevages extensifs, une forte augmentation du prix des végétaux par rapport aux produits animaux aurait un effet inverse qui annulerait le mouvement de rééquilibrage », précisait toutefois Vincent Chatellier.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr
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