 « La Fao en 2006 accusait l’élevage d’être un gros producteur de gaz à effet de serre, des associations de défense de l’environnement utilisent cette information pour inciter les consommateurs à réduire leur consommation de viande rouge. » (© Terre-net Média) |
Au départ politique, le message sur le développement durable s’est progressivement diffusé et touche désormais le secteur agricole : une agriculture «
durable » doit pour sa part être «
écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine ».
Depuis une dizaine d’années, le sujet est pris à bras le corps par les techniciens et scientifiques, poussés par ailleurs par les professionnels qui tentent de réagir aux attaques de la société civile concernant l’influence de leurs pratiques sur l’environnement. Avec le réchauffement climatique et l’incidence forte des gaz à effet de serre (Ges), l’élevage est d’ailleurs toujours plus montré du doigt pour sa participation active aux émissions de Ges.
Peu de méthodes, beaucoup d’indicateurs
S’il existe peu de méthodes globales pour évaluer la contribution d’une agriculture au développement durable de son territoire, les indicateurs disponibles sont très nombreux, tout comme les travaux sectoriels. Les acteurs des filières comme les associations citoyennes attendent une prise en compte globale des enjeux auxquels l’élevage est confronté, que ce soit à l’échelle de filières ou de territoires. « Cela nous incite à suggérer la définition des indicateurs pertinents par des groupes d’acteurs concernés par ces différentes échelles », expliquait le 2 décembre dernier Anne Guillaumin de l’Institut de l’élevage.
Ange ou démon ?
En effet, selon l’entrée retenue (entretien des paysages, maintien des espaces ouverts, émissions de Ges…), l’élevage participe tour à tour en faveur ou non à la « durabilité », comme le précisait Anne Guillaumin. Par exemple, le rapport de la FAO en 2006 accuse l’élevage d’être un gros producteur de gaz à effet de serre, des associations de défense de l’environnement utilisant cette information pour inciter les consommateurs à réduire leur consommation de viande rouge.
À la veille du sommet de Copenhague, l’ex Beatles Paul Mc McCartney a même proposé une journée sans manger de viande en Europe pour lutter contre le réchauffement climatique. « Ces exemples montrent combien il est complexe d’évaluer l’impact des systèmes et pratiques agricoles sur le développement durable. »
À l’occasion des 16e Journées 3R à Paris, Anne Guillaumin a donc présenté un travail visant à dresser un panorama des travaux menés ces dix dernières années et à en tirer un premier bilan.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.
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