 « Sur le terrain, la recherche d’une agriculture durable pourrait se traduire localement par des réunions d’éleveurs, mais aussi de consommateurs et d’acteurs de la distribution, de la filière et du territoire. Chacun amenant sa pierre à l’édifice pour définir les objectifs de l’élevage herbivores de demain. » (© Terre-net Média) |
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On s’est rapidement rendu compte que l’adjectif ‘durable’ était difficilement applicable à l’agriculture car son utilisation sert parfois d’argument pour affirmer que tel ou tel pilier – économique, social, environnemental – est plus important », expliquait le 2 décembre dernier Anne Guillaumin de l’Institut de l’élevage.
À cela s’ajoute le fait qu’il faut également tenir compte des relations amont ou aval de l’exploitation. « C’est pourquoi il semble aujourd’hui préférable de parler de contribution de l’agriculture au développement durable des territoires. »
Pour autant, des tentatives d’évaluation ont été faites ces dernières années, mais toutes finalement ont été partielles et restreintes à un nombre limité d’indicateurs, compte tenu de la difficulté du sujet. Cette partialité explique alors la diversité des appréciations retenues selon les angles d’approche.
Nécessaires concertations territoriales
Les acteurs sociaux souhaitent une prise en compte globale des impacts de l’élevage, à l’échelle de filières ou de territoires parfaitement identifiés. Cette attente, alliée à la complexité du sujet, explique la mise en place de concertations, comme celles qui se sont tenues dans le cadre de l’Agenda 21 mis en œuvre sur les territoires. La méthodologie testée est décrite dans le cadre du projet Evad (évaluation de la durabilité des systèmes de production aquacoles).
Ce projet et cette méthodologie pourraient servir de fil conducteur pour permettre aux acteurs locaux de définir à la fois des principes généraux, puis des critères, et enfin, concrètement, des indicateurs permettant de traduire la notion de développement durable dans le domaine considéré.
Efficacité opérationnelle à démontrer
Sur le terrain, cela se traduirait par des réunions d’éleveurs, mais aussi de consommateurs et d’acteurs de la distribution, de la filière et du territoire pour définir les objectifs de l’élevage herbivore de demain, et surtout, choisir les indicateurs d’évaluation pertinents en fonction de problématiques territoriales et/ou de filières spécifiques. « Les travaux de ce type restent pour l’instant confidentiels, peu nombreux et leur efficacité opérationnelle à grande échelle reste à démontrer » reconnait toutefois dans sa conclusion Anne Guillaumin.
Lire aussi : www.inst-elevage.asso.fr.
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