La coopérative Sodiaal a annoncé jeudi poursuivre ses négociations avec le groupe laitier Entremont, actuellement en grande difficulté, même si Lactalis, écarté dans un premier temps, pourrait revenir dans la course.
« Nous continuons à travailler avec Entremont, sans ralentissement ni inflexion », a déclaré à l'Afp Gérard Budin, président de la coopérative Sodiaal, connue pour ses marques Yoplait et Candia. Entremont et Sodiaal avaient signé en octobre un accord de « négociations exclusives » pour deux mois en vue de leur rapprochement pour former le 4e groupe laitier européen. Mais fin novembre, aucun accord n'avait été trouvé entre les deux entreprises.
« Compte tenu des positions exprimées par Lactalis auprès des producteurs et de l'actionnaire d'Entremont ainsi qu'auprès des pouvoirs publics, cela paraissait quasi inéluctable que l'on permette au groupe Lactalis - puisqu'il n'y a plus d'exclusivité - de faire une offre », selon M. Budin. « Nous continuons à travailler dans les délais qui nous sont demandés » par l'actionnaire majoritaire (la CNP d'Albert Frère, via Unifem) « pour délivrer l'offre qui sera comparée à celle de Lactalis si le groupe en fait une », a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait réclamé mercredi une « solution industrielle définitive » pour Entremont avant la fin de l'année. De son côté Lactalis n'a toujours pas fait d'offre en bonne et due forme. « Il faut attendre quelques jours », a déclaré mercredi Luc Morelon, porte-parole de Lactalis, après l'intervention du ministre.
Cependant, dans un récent courrier lu lors des réunions des producteurs d'Entremont, Lactalis leur a proposé de payer leur lait à un prix attractif, ce qui les a fait réfléchir par rapport aux propositions de Sodiaal. Sodiaal demande à chacun des producteurs de payer pendant cinq ans 1,7 euro pour 1.000 litres afin de devenir adhérent à la coopérative, un capital que les éleveurs pourront récupérer le jour où ils la quitteront.
Sodiaal souhaite également que les producteurs participent pendant sept ans à raison de 3,80 euros pour 1.000 litres afin de contribuer au redressement des activités d'Entremont, une exigence financière qui a du mal à passer chez les éleveurs. Ces deux contributions représentent un total de 59 millions, a précisé M. Budin. La dette d'Entremont était évaluée fin 2008 entre 360 et 370 millions d'euros. « Il n'est pas impossible que nous améliorons cette offre », a ajouté M. Budin, sans vouloir en dire plus.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?