Après une forte augmentation l'année dernière, le prix du lait reste élevé pour les consommateurs, alors qu'il ne cesse de chuter pour les producteurs qui manifestent à nouveau leur mécontentement et fustigent l'opacité entourant la formation des prix.
Les producteurs ont lancé lundi une série de manifestations avec en point d'orgue une journée de mobilisation nationale mardi pour dénoncer la chute du prix du lait mais aussi la politique des pouvoirs publics qu'ils rendent responsables de la crise. Le prix payé en avril, aux alentours de 21 centimes le litre, est en baisse d'environ 30% par rapport à avril 2008, selon les calculs de la Fédération nationale des producteurs laitiers (Fnpl, émanation de la Fnsea).
Le consommateur paie son litre de lait aussi cher qu'en 2008
Pourtant le consommateur paie son litre de lait aussi cher qu'en 2008. Sur les sites internet d'Auchan, Carrefour et Intermarché, le litre de lait à marque de distributeur (Mdd) coûte entre 70 centimes et 1,05 euro le litre. Pour le lait d'entrée de gamme, le prix est légèrement supérieur à 50 centimes. "Nous ne disposons pas d'éléments sur les marges des transformateurs et des distributeurs. C'est tenu extrêmement secret", regrette Gilles Psalmon, directeur de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl). "Le producteur de lait n'a aucune idée du prix du lait à la sortie d'usine", ajoute-t-il.
La Fnpl, tout comme la Fnsea et les associations de consommateurs réclament depuis plusieurs mois la mise en place effective d'un Observatoire des marges et des prix des produits alimentaires. Un tel dispositif a été créé début 2008, au moment de la polémique sur la flambée des prix à la consommation. Cependant il n'a pas donné les résultats escomptés, puisqu'il se limite à donner l'évolution des prix tout en restant muet sur les marges. "Il n'y a qu'en France qu'il y a une telle opacité sur la formation des prix. On ne connaît pas le lien entre l'évolution des prix agricoles et celui des prix à la consommation", souligne de son côté Olivier Andrault, chargé de mission agriculture et alimentation à l'UFC-Que Choisir. "Les hausses sont répercutées, mais jamais les baisses", ajoute-t-il.
"Il n'y a qu'en France qu'il y a une telle opacité sur la formation des prix"
Selon UFC-Que Choisir, depuis mi-2008 le prix au producteur a baissé de près de 10% par rapport à 2007, mais dans les rayons il est resté stable. Pour M. Andrault, la non répercussion de cette baisse aux consommateurs est liée au fait que les distributeurs et/ou les industriels conservent les marges. Interrogé sur ses propres marges, Lactalis (Lacter, Bridel), l'un des leaders mondiaux du secteur laitier, renvoie la question à la grande distribution. "On ne peut pas donner de chiffres qui mettraient en cause la distribution. Chaque distributeur a sa propre politique de marges", affirme Luc Morelon, porte-parole du groupe. "Dès qu'on peut baisser les prix, nous le faisons", se défend Jérôme Bédier, président la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (Fcd).
La grande distribution évoque ainsi une baisse des prix des produits laitiers (fromages, yaourt, beurre, etc) de 3,2% entre mars 2008 et mars 2009 alors ceux de la brique de lait ont reculé de 1,2%. "Les producteurs eux-mêmes ne souhaitent pas que les distributeurs se fassent trop la concurrence sur le lait. Certains d'entre nous ont eu droit à des manifestations lorsqu'ils ont voulu baisser les prix du lait. Les producteurs nous ont accusé de dumping", soutient M. Bédier.
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