
Préambule important pour se lancer dans la conduite d’engraissement des animaux au pâturage : le choix des parcelles. Témoignage d'Arnaud Oble.
« Il faut absolument s’appuyer sur des prairies multi-espèces avec un taux de légumineuses au moins égal à 30 %. Il faut bien choisir ses parcelles, car sans cela, pas de croissance. Sur le lycée, nous avons du dactyle, de la fétuque, du ray-grass anglais et du trèfle blanc », explique Arnaud Oble, en charge de l’exploitation du lycée agricole de Bressuire.
Les associations de graminées et de légumineuses contribuent en effet à un système fourrager plus économe et plus autonome, sans parler des économies d’azote générées par la présence de légumineuses. In fine, l’alimentation animale est de meilleure qualité car plus équilibrée.
« L'intérêt est pour moi économique »
« Le principal intérêt de l’engraissement à l’herbe est pour moi économique », poursuit Arnaud Oble. Globalement, à l’herbe, il n’y a pas de concentré : les charges de structures se résument donc à la surface de Sfp utilisée pour l’alimentation. « Sur le lycée, nous sommes entre 75 et 150 €/ha, ce qui ramène le coût de revient de l’engraissement à l’herbe entre 2 et 3 fois moins cher que l’auge. Autre conséquence, l’image du produit est meilleure, les consommateurs revenant davantage vers des choses plus traditionnelles et transparentes. Or, il n’y a rien de plus transparent et traçable que l’herbe ! Enfin, la qualité de la viande : les analyses demandées par le Civam sur les Omega 3 et 6 sont particulièrement intéressantes, avec des résultats équivalents voire supérieurs aux résultats issus de l’utilisation de tourteau de lin » (voir l'article «Engraissement à l’herbe - Une conduite tributaire des conditions météo» en cliquant ICI).
Le pâturage tournant
25 à 32 ares d'herbe par animal Déprimage précoce Hauteur d'herbe entrée : 22 cm Possibilité de faire du foin Analyse herbe (moyenne du groupe) : 0,96 UFL 212 g MAT pour 1.000 |
Et les temps de travaux ? Là encore, la complexité de la conduite se résume à la préparation de la parcelle : le principe de l’engraissement à l’herbe repose sur le principe du pâturage tournant (voir encadré). « En clair, il faut la diviser en paddocks de petites surfaces. Sur le lycée, nous avons divisé une parcelle de 4 ha en 5 parcs différents pour réaliser un pâturage tournant. Il s’agit de changer les animaux de parc en fonction de la pousse de l’herbe. Cela implique par ailleurs d’augmenter le chargement sur le paddock pour éviter de gaspiller. Mais côté temps de travaux, une parcelle est équipée une fois, après cela consiste à changer les animaux de place », détaille Arnaud Oble.
Autre conséquence inattendue : l’optimisation de production des prairies. « Le pâturage tournant nous permet d’optimiser chaque parc. Dans la pratique, nous fauchons environ 2 paddocks sur 5. En 2007, nous avons ainsi pu produire environ 10 tonnes de foin… qu’on n’aurait pas eu sans cela ! »
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