José Bové manifeste contre la baisse du prix du lait

"Notre manifestation a également pour but de protester contre le refus de l'interprofession laitière d'accepter le pluralisme syndical. Nous dénonçons la co-gestion entre l'industrie laitière et la FNSEA, le principal syndicat agricole", a déclaré à l'AFP Jose Bové. M. Bové, même s'il n'en est plus le porte-parole, reste un des principaux leaders de la Confédération Paysanne, le deuxième syndicat agricole français. "Le prix du lait à la production a chuté de 12% entre 2001 et 2005", ont souligné les responsables de la Confédération.

Selon Gérard Durand, porte-parole de la Confédération Paysanne, "l'augmentation de l'aide directe laitière versée par la Communauté européenne de 11 euros en 2006, ne compensera pas une nouvelle baisse des prix cette année (de 8,9 à 19,4 euros pour 1.000 litres de lait) particulièrement pour bon nombre de producteurs livrant à des laiteries spécialisées dans le beurre et la poudre de lait"

Les militants de la Confédération Paysanne ont entouré d'un plastique blanc "Chérubin", une des vaches en fibre de verres multicolores de l'expositon Vach'art qui va animer les rues de Paris en avril, présentée en avant-première au salon de l'agriculture. Cette manifestation symbolique avait pour but de réclamer "plus de transparence" dans l'interprofession laitière, qui réunit industriels et producteurs de lait et qui fixe notamment le prix du lait payé par les premiers aux seconds, a déclaré M. Durand. "Contrairement à d'autres secteurs, où l'ensemble des syndicats sont autour de la table, en agriculture on est dans un système bolchévique avec un seul syndicat, la FNSEA, à peine majoritaire mais qui représente l'intégralité des prdoucteurs", a-t-il ajouté.

Henri Brichant, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), le syndicat spécialisé de la FNSEA, n'a pas souhaité recevoir les représentants de la Confédération Paysanne. "Il n'est pas possible d'intégrer la Confédération Paysanne, ni d'autres syndicats dans l'interprofession car celle-ci est un lieu de décision et non de contestation. Nous ne pouvons accepter au sein de celle-ci une division syndicale", a déclaré à l'AFP M. Brichant. La manifestation s'est terminée pacifiquement après que le directeur du Centre d'information et de documentation sur l'industrie du lait (Cidil), Hubert Bouf, eut offert un verre de lait à José Bové et aux autres manifestants, en s'exclamant : "A la santé de la filière laitière !" José Bové, jamais en mal de répartie, a regretté que le Cidil ne fasse pas goûter aux visiteurs du salon deux verres, au lieu d'un, pour leur faire comparer le goût du lait pasteurisé et du lait cru.