Neill Dyson, agriculteur au pays de sa « gracieuse majesté », n'est pas un producteur de lait ordinaire, vu tout du moins de ce côté-ci de la Manche : 400 vaches, sur une exploitation de 200 ha, quatre employés. Témoignage et photos.
Neill Dyson, 45 ans, l'allure décontractée, n'a néanmoins pas chomé depuis qu'il a repris l'exploitation de ses parents en 1987, une exploitation située au nord de Londres dans la petite région du Buckinghampshire. Depuis son installation, le nombre de vaches est passé de 145 à 400, la production augmentant elle de 800.000 l à 3,5 Ml. Alors qu'il y a dix-huit ans, l'exploitation comportait plusieurs ateliers, pour une surface identique, la première décision de Neill et de son épouse Jane fut de tout baser sur le développement d'un seul, en l'occurrence l'atelier lait. D'où cette spectaculaire augmentation rendue possible par le système libéral qui prévaut en Grande-Bretagne : « Nous avons la chance, nous Britanniques, de pouvoir racheter facilement des animaux et du quota, ce qui n'est pas le cas en France » se félicite l'éleveur anglais. Vendue au « liquid market » de Londres Depuis le début de son parcours d'agriculteur, Neill a d'ailleurs toujours privilégié la partie élevage, réservant les investissements aux bâtiments et au bétail. Il y a quatre ans, un nouveau bâtiment était construit représentant un investissement de 250.000 €, et permettant de remplacer trois bâtiments anciens. A noter qu'une partie de la production laitière est vendue au « liquid market » de Londres, plus rémunateur l'été. Quant aux cultures, conduite et récolte sont réalisées par une entreprise. Ces cultures servent à la production de fourrage, mais leurs coût de production est régulièrement comparé aux prix des sous-produits de l'industrie agro-alimentaire. Et ce sont les plus intéressants financièrement qui sont alors privilégiés dans la composition de la ration. |
La ferme Dyson en chiffres
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Polyvalents et complémentaires
Mais l'exploitation de Neill Dyson, c'est surtout et avant tout deux équipes. La première, ce sont ses quatre employés dont deux sont « d'excellents éleveurs, polyvalents et complémentaires », un conducteur de tracteurs âgé de 57 ans, et généralement un étudiant ou stagiaire. Les deux responsables de la partie élevage ont des journées de travail qui paraîtraient bien longues à ceux de nos compatriotes salariés habitués au 35 h... Mais ils bénéficient de trois jours de repos toutes les deux semaines, et de 25 jours de vacances par an. Le coût de revient de chacun de ces deux salariés est de 45.000 € par an, charges patronales comprises, mais selon notre manager britannique, « c'est le prix à payer pour avoir des gens compétents et les garder ». Cette équipe « lait » est autonome : elle organise son travail à la journée et à la semaine elle-même, Neill assurant la jonction lors des congés et des jours de repos.
La seconde équipe, c'est Neill lui-même et Jane, l'équipe « bureau » : ensemble, ils assurent l'établissement des rations pour les vaches laitières, la comptabilité de l'exploitation, le développement de la partie commerciale.
Des pics de travail élevés
Neill a choisi de concentrer certaines activités - insémination, vêlage,... - sur des périodes bien définies. Ce qui engendre en revanche des pics de travail élevés. Toutefois la taille de l'exploitation a permis de développer la mécanisation et maintenant l'automatisation, comme le raclage automatique ou le nourrisseur pour les veaux.
C'est au bon fonctionnement de ses deux équipes, et notamment du travail fourni par ses deux employés spécialisés élevage, tant en quantité qu'en qualité, que Neill attribue la réussite de son entreprise. Réussite qu'il mesure surtout au temps passé à pouvoir prendre des loisirs et s'occuper de ses enfants. D'où l'importance qu'il apporte au dialogue avec ses employés, « même si c'est parfois difficile », afin de bien connaître leurs points forts et d'en tirer le le meilleur parti.
L'exploitation en quelques images (© Photos EDF, European Dairy Farmers) |
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Neil Dyson mesure la réussite |
(1) Neill Dyson intervenait en tant qu'éleveur lors du 15ème congrès du réseau European dairy farmers (EDF), qui s'est tenu du 29 juin au 1er juillet 2005 en France, à Courcelles-Chaussy (Moselle). Pour en savoir plus sur ce congrès, lire « Eleveurs laitiers - Le congrès 2005 d'EDF planche sur la qualité de vie et l'organisation du travail en production laitière » en cliquant ICI. |
![]() (© Photo Web-agri) |
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