Vaches laitières en ration complète : résultats technico-économiques de 110 troupeaux comparés à 546 en ration semi-complète.

Introduction

Depuis le début des années 90, la ration complète séduit un nombrecroissant d’éleveurs.

La distribution d’aliments complémentaires (concentrés) y est réaliséeintégralement en mélange avec les fourrages et calculée en moyenne pourchaque lot de production. Le nombre de lots s’adapte aux contraintes desbâtiments et à l’hétérogénéité des stades de lactation : auminimum 2 (traites et taries), parfois 3, rarement 4 et plus.

Le passage à la ration complète naît souvent de la réflexion pour l’achatd’un matériel de distribution des concentrés ou des fourrages.

L’enquête cherche à préciser les caractéristiques techniques etéconomiques des rations complètes, en conditions réelles d’élevage.

Matériel et méthodes

Dans 656 élevages laitiers répartis en France, enregistrement chaque moisde 1998 dans la base de données ECOLAIT® : composition de la ration(fourrages et concentrés), production laitière, qualité du lait, ventes deréformes et de veaux. En fin d’année, saisie de toutes les chargesopérationnelles de l’atelier.

110 sont en ration complète. Les 546 autres sont principalement en rationsemi-complète (couverture des besoins individuels des vaches avec distributiond’au moins un complémentaire de manière individualisée).

Principaux résultats

Les rations complètes s’observent ici dans des ateliers lait de plusgrande taille ( + 9.3 VL) à l’intérieur d’exploitations plus grandes (+37.1 ha SAU). La surface en herbe du troupeau est nettement plus importante (+11.5 ha), contrairement au maïs ensilage (+ 2.1 ha).

Chaque unité de main d’œuvre consacrée au lait produit plus (+ 40 546litres de lait).

Plus de lait est produit par vache (+ 273 L / an), à taux protéique égalet taux butyreux légèrement plus faible (- 0.2 g/L), un peu plus dans les 6mois où le prix de base est plus élevé (+ 3.1 %).

Les spores butyriques sont plus nombreuses (+ 244 /L), à rapprocher de lamoindre consommation de foin et pâture ( - 160 kg de Matière Sèche / VL/an)au bénéfice de l’ ensilage d’herbe (+ 254) et pas du maïs ( - 30).

Les céréales ( + 261 kg / VL / an) et aliments déshydratés (+ 61) ainsique les correcteurs azotés (+ 127) s’imposent au détriment des concentrésde production du commerce ( - 225 kg/ VL/ an).

Globalement, plus de concentrés sont distribués (+ 224 kg / VL / an et + 25g/litre de lait), mais à un coût moyen inférieur (- 10 ct/kg).

Le coût de concentré ramené au litre n’est que de 1 ct supérieur, biencompensé par une moindre consommation de fourrages et sous produits (- 3.4centimes / L).

Le coût alimentaire total est plus faible de 3 centimes /L.

L’ensemble des charges opérationnelles est peu différent dans les deuxgroupes.

La marge brute de l’atelier lait (hors frais de récolte des fourrages)ramenée au litre de lait est égale.

Reste l’avantage pour le groupe ration complète de produire plus de laitpar unité de main d’œuvre.