« Nos vaches sont traitées comme des reines. Si elles se sentent bien, elles auront une bonne production de lait. » C’est le discours que tiennent les éleveurs qui ont voulu mettre l’accent sur le confort du troupeau. Ils ont démarré par la construction d’une nouvelle stabulation en 2012, seulement 2 ans après leur installation. Les vaches sont aujourd'hui en stabulation libre avec logettes et traites au robot.

De la prévention pour éviter toute pathologie
Avec de telles formules 1, pas le droit à l’erreur. Si Marta et Gregor tentent d’apporter un maximum de confort au troupeau, ils travaillent aussi beaucoup sur la prévention des maladies en surveillant de près les alertes activités du robot. À titre d’exemple, bien que leur taux cellulaire ne monte jamais au-dessus des 100 000 cellules, ils distribuent à toutes les laitières un bolus d’ail, « pour la prévention des mammites » selon eux.
Ils misent aussi beaucoup sur la génétique, avec l’utilisation de taureaux allemands et américains en insémination sur tout le monde. « Nos critères de choix se portent sur les index robot (positionnement des trayons, vitesse de traite), mais aussi sur les taux protéiques et la matière grasse, la santé des pattes et le gabarit des animaux. Ces derniers temps, nous avons principalement utilisé des semences de Percival, Casino, Eq, Etesian, Semino, Alcove, Brewmaster. » Et ces travaux sont payants puisqu’ils participent à quelques concours et parviennent à vendre 15 reproducteurs chaque année.
Ici, les vaches vêlent toute l’année (âge au premier vêlage : 24 mois). Et pour améliorer le confort des taries, les éleveurs ont bâti en 2020 un nouveau bâtiment dédié. L’objectif étant de faire vieillir davantage les vaches pour réduire le taux de renouvellement (34 %).

Une alimentation millimétrée
Dans ce système, les vaches ne pâturent pas. Elles ont une ration constante à l’auge basée sur l’ensilage d’herbe et l’ensilage de maïs. Les éleveurs ont la chance d’être autonomes en fourrages (ce qui n’est pas le cas pour la plupart des éleveurs dans le secteur). Ils parviennent à sortir de belles qualités (20 à 24 % de MAT pour l’ensilage d’herbe – à noter que toutes les prairies permanentes sont sursemées de trèfle).
Ils achètent cependant tous leurs compléments : blé, orge, maïs grain, huile de courge, ainsi qu’un aliment du commerce (tourteaux de colza et de soja) distribué au robot. Ils consomment en moyenne 2 350 kg de concentrés par VL et par an. L’objectif est de réduire cette part d’achat (via la qualité des fourrages notamment) pour diminuer le coût de production. « Le coût alimentaire représente 60 % du prix du lait », avoue Marta (420 €/1000 l en ce moment).
La ration est mélangée finement pour éviter tout tri. Elle est régulièrement analysée et les éleveurs y ajoutent de l’eau selon la teneur en MS des aliments qui la composent. D’ailleurs, l’eau utilisée sur l’élevage est traitée : bien qu’elle provienne du réseau potable, les éleveurs ont opté pour un traitement anionique.

« Nous réinvestissons le résultat dans les vaches »
Les éleveurs passent beaucoup de temps dans leur troupeau (mais aussi sur la route car la moitié de la SAU se situe à 15 km – en plaine, tandis que la ferme se situe à 650 m d’altitude !). Ils ont d’ailleurs « contaminé » leurs enfants comme ils le disent : le plus grand (14 ans) sait déjà piloter la mélangeuse quand le plus jeune (9 ans) aime participer au nettoyage des logettes.

Difficile de connaître les résultats économiques de l’exploitation, les éleveurs restant assez réservés à ce sujet. « Nous avons fait beaucoup d’investissements ces 10 dernières années et l'une ne fait pas l'autre : l’an dernier par exemple, nous avons dû acheter du fourrage à cause de la sécheresse… » Marta explique seulement : « Pour l’instant nous vivons à deux, mon mari et moi, sur l’exploitation, mais nous ne pouvons pas embaucher de troisième personne. »
Et ce n’est pas près de changer : leur ligne de conduite est claire, tout le profit est réinvesti dans la ferme. Le prochain achat prévu sur 2024 est d’ailleurs un robot d’alimentation Lely Vector pour se dégager un peu plus de temps et améliorer encore la productivité du troupeau.