Le programme Beefalim 2020 rassemble depuis 2015 l’Inra, l’Idele, les Chambres d’agriculture de Bretagne, de Vendée et de Saône-et-Loire, Allice, les entreprises de sélection de la race Charolaise (Gènes diffusion et Charolais univers) sous un même objectif : étudier les déterminants génétiques de l'efficience alimentaire des bovins viande pour proposer une stratégie et des outils de sélection de ce caractère. En effet, pour rester compétitifs, les éleveurs allaitants français se doivent d’améliorer l’efficience alimentaire de leurs troupeaux (les animaux doivent valoriser au mieux les surfaces fourragères disponibles).
En bovins viande, si les femelles de renouvellement sont plutôt élevées avec des rations à base de cellulose, les animaux en engraissement sont quant à eux conduits avec des rations à base d’amidon. Les taureaux sélectionnés pour l’insémination sont conduits avec une ration composée de concentrés et de paille mais leurs performances avec des rations à base de fourrages ne sont pas connues. L’étude vise alors à mettre en avant les caractères génétiques qui font d’un animal un bon valorisateur de ration cellulosique ou au contraire amidonnée.
Des auges peseuses pour mesurer le comportement alimentaire
Deux lots de jeunes bovins ont été conduits à la station expérimentale de Mauron. Les animaux, génotypés et issus de pères indexés dans les stations de contrôle individuel, ont été conduits selon deux rations contrastées : une ration type "amidon" (ensilage de maïs + blé) pour le premier lot et "cellulose" (ensilage d’herbe + pulpe de betteraves) pour le second. Les deux rations étant composées à 65 % de fourrages et 35 % de concentrés (1).
La station disposant d’auges peseuses, les consommations individuelles et le comportement alimentaire des animaux ont pu être mesurés (2). Avec un même nombre de repas quotidiens, les 45 animaux du lot à l’herbe semblent mettre plus de temps à s’alimenter (148 min/j au total contre 127 pour le lot au maïs) avec une vitesse d’ingestion plus lente (70 g MS/min contre 75 pour le lot au maïs). Concernant leurs performances, les efficiences alimentaires varient au sein même des lots mais aussi d’une ration à l’autre :
| UFV/kg de gain de PV | GMQ (kg/j) | UFV ingérée/j |
Maïs | ¼ supérieur | 4,19 | 1,854 | 7,8 |
¼ inférieur | 5,59 | 1,608 | 9 |
Herbe | ¼ supérieur | 5,11 | 1,7 | 8,7 |
¼ inférieur | 6,36 | 1,47 | 9,3 |
Il s’avère que des animaux ayant des performances de croissance égales n’ont pas forcément la même efficacité alimentaire, ce qui a un impact sur la quantité totale d’aliment consommée. Inversement, pour une efficacité alimentaire identique, les performances de croissance ne sont pas les mêmes d’un individu à l’autre, ce qui a un impact sur la durée d’engraissement. La sélection devra alors se faire sur les bêtes les plus efficientes. Les analyses génétiques devraient d’ailleurs débuter d’ici 2019.
L’étude n’est pas terminée : d’autres essais devront vérifier que la sélection des bovins par l’efficience alimentaire ne détériore pas d’autres caractéristiques comme la conformation ou encore la qualité de la viande. Par la suite, de nouveaux index s’ajouteront peut-être aux catalogues des taureaux. À suivre...
(1) Valeurs alimentaires des fourrages utilisés :
| Ensilage d'herbe | Ensilage de maïs |
| 1ère série | 1ère série |
| RGH-TV | RGI-TI | Silo 1 | Silo 2 |
Durée d'utilisation | 119 j | 113 j | 56 j | 134 j |
% MS | 53,9 | 50,1 | 34,8 | 34,5 |
MAT (% MS) | 11,9 | 13,1 | 26 | 30 |
UFV | 0,86 | 0,91 | 0,8 | 0,88 |
PDIN | 73 | 86 | 42 | 45 |
PDIE | 76 | 79 | 67 | 69 |
UEB | 1,14 | 1,10 | 1,04 | 1,01 |
| 2ème série | 2ème série |
Durée d'utilisation | 163 j | 63 j | 162 j | 63 j |
% MS | 47,3 | 38,2 | 33,5 | 37,3 |
MAT (% MS) | 13,9 | 10,8 | 27 | 22 |
UFV | 0,92 | 0,77 | 0,87 | 0,82 |
PDIN | 90 | 71 | 44 | 44 |
PDIE | 80 | 66 | 69 | 67 |
UEB | 1,10 | 1,17 | 1,02 | 1,01 |
(2) En complément, les animaux sont pointés et échographiés pour mesurer l’état d’engraissement, la digestibilité est vérifiée sur les bouses, les paramètres sanguins sont évalués pour rechercher des indicateurs d’efficience alimentaire et les émissions de méthane sont quantifiées au laser.
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