Ancien informaticien, Bastien Rouchès a créé un logiciel de gestion d’exploitation spécifiquement adapté à sa structure. Une démarche qui lui a valu une distinction à l’occasion du concours Inel (prix de l’innovation en élevage).
Entre informatique et élevage, le cœur de Bastien Rouchès balance. Installé depuis 2023 avec 50 mères Aubrac, l’ancien informaticien a eu du mal à trouver chaussure à son pied lorsqu’il a fallu choisir un logiciel de gestion de troupeau. « Je ne voulais pas réinventer la roue, alors j’ai cherché dans l’existant, mais je n’ai jamais trouvé ce qu’il me fallait », tranche le jeune installé.
Un prévisionnel de trésorerie adapté à la structure
Avec un DUT d’informatique en poche et quelques années d’expérience dans le domaine, Sébastien a entrepris de développer son propre outil. « J’avais un achat important à réaliser sur la ferme et je voulais voir si ça passait alors j’ai créé un outil pour réaliser un prévisionnel ». La branche gestion du logiciel était née. « J’étais un peu nul en comptabilité », sourit Sébastien. « Je n’arrivais pas appréhender cela correctement, alors la programmation m’a permis d’avoir une autre vision sur les chiffres ».
Au fil des mois, le logiciel a grandi. Aujourd’hui, l’outil centralise l’intégralité des données d’exploitation. Rappel d’entretien des véhicules, suivi des animaux, cumul de température et même géolocalisation des taupinières sur les prairies ! « C’est assez complet. Ça me permet d’avoir tout au même endroit, et les données sont rapides à rentrer », apprécie l’éleveur.


Intégrer la gestion de troupeau et de parcelle
Un volet gestion intègre le prévisionnel de trésorerie, complété par un suivi des recettes et dépenses ainsi que d’un onglet permettant de faire des simulations de budget. « Les informations que je rentre me permettent de me projeter à un an », note Sébastien. « En août 2025, c’est tout rouge. Je vois que j’ai beaucoup dépensé, mais je vois aussi le montant de TVA récupérable qui va arriver ».
L’onglet dédié à la gestion de troupeau permet de suivre les animaux individuellement ou par lot. Traitements, poids… Chaque animal dispose de son carnet de santé et de son identité numérique. Un outil qui permet de suivre précisément les performances de chacun : « je vois qu’il y a des différences de croissance, avec des broutards à 1,68 kg de GMQ pour les meilleurs, et un animal à la traîne autour de 500 g ». Il profite également du logiciel pour visualiser ses arbres généalogiques : « ça me permet d’identifier les lignées les plus performantes ».
La gestion de parcelle est intégrée au programme. Sébastien rentre les opérations réalisées sur chaque parcelle, qu’il peut géolocaliser via son outil. Comme pour les animaux, cela lui permet de suivre la performance de chacune dans le temps : « je vois les rendements fourragers, ou encore mon plan de pâturage des années précédentes. Ça permet de suivre l’évolution dans le temps ». Car Sébastien a le goût du détail : « je peux même enregistrer l’emplacement des pierres à sel dans les prés ! »
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