« La phase de tarissement est un point clé en production laitière », rappelle Loïc Queméré, directeur technique Eilyps. « La bonne gestion des vaches taries est un des leviers principaux pour améliorer les performances technico-économiques des élevages laitiers. »
Et les objectifs sont multiples : renforcer l'immunité de la vache, sécuriser la santé du veau, favoriser la production à venir et préparer la reproduction. Il livre alors ses conseils nutritionnels dans la vidéo ci-dessous :
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La conduite nutritionnelle des vaches taries
L'expert recommande la constitution de deux lots : un pour la 1ère phase de tarissement (phase de repos), et un autre de préparation au vêlage sur trois semaines minimum (phase de lancement de lactation).
« Sur la première phase, l'objectif est le maintien du volume de la panse et la couverture des besoins de gestation, sans amaigrissement », explique-t-il. On est alors sur des besoins de :
MSI (kg) | UFL | PGI (g) | P-Ca (g) |
13-14 2 % poids vif | 8,5-9 | 750-800 | 25-50 |
« La deuxième phase, est quant à elle stratégique car c'est la préparation à la lactation. On prépare la flore du rumen avec l'apport d'une base de fourrages de la ration des vaches en lactation pour faciliter les transitions. » Dans ce cas, les besoins augmentent avec des capacités d'ingestions réduites :
MSI (kg) | UFL | PGI (g) | P-Ca (g) |
10-12 | 9-10 | 900-950 | 30-60 |
Loïc Queméré recommande également d'apporter un CMV spécial vaches taries minimum trois semaines avant le vêlage.
Prévenir les acétonémies et les fièvres de lait
« Le tarissement est aussi une période à risques, poursuit-il. En ce qui concerne l'acétonémie, il faut vraiment être vigilant sur l'état corporel. » Les objectifs sont :
- pas de perte d'état durant la phase de tarissement
- si phase de reprise d'état nécessaire, la limiter à 0,5 point
- NEC cible au vêlage comprise entre 2,9 et 3,2
- rations adaptées aux besoins
- et respect de la transition alimentaire.
Concernant les risques de fièvres de lait et hypocalcémies, l'expert recommande de « respecter là aussi une NEC dans la cible, avec une alimentation adaptée et équilibrée en minéraux (limiter les excès en P et Ca et réduire le déficit en Mg). »
Autre point : acidifier le sang pour obtenir une acidose légère sanguine en diminuant la Baca de la ration (entre 0 et 50). « Pour cela, on peut apporter 60 à 100 g de chlorure de magnésium ou des sels anioniques. Et pour vérifier la Baca, on peut mesurer le pH urinaire qui doit être entre 6 et 7. »