Directeur du bureau d’étude-conseil Filière Blanche spécialisé dans la qualité du lait, Francis Sérieys est aussi l’auteur de l’ouvrage « Le tarissement des vaches laitières ». Il revient sur l'importance de bien gérer la période sèche pour éviter les infections mammaires.
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« La période sèche est vraiment cruciale pour éviter les nouvelles infections mammaires, c’est principalement lors du tarissement qu’elles s’installent et que l’éleveur doit être vigilant. Mais le contexte a changé : la taille des élevages et le nombre de vaches par travailleur ont augmenté, la conduite et les vaches elles-mêmes ont évolué, et l’usage des antibiotiques se restreint », fait remarquer Francis Sérieys qui vient de rééditer son ouvrage Le tarissement des vaches laitières aux éditions France Agricole, 18 ans après sa première version.
« Les effets de la volatilité des prix du lait ont aussi des conséquences sur la qualité sanitaire du lait. Les éleveurs adaptent généralement leur conduite à la conjoncture. Par exemple, en retardant des vaches qui auraient dû être réformées en période de prix du lait favorable, ce qui est difficilement compatible avec une bonne gestion sanitaire. C’est un effet souvent sous-estimé dans les protocoles de lutte contre les mammites. »
Adapter l’antibiotique à la bactérie
Le Plan Ecoantibio préconise d’individualiser les traitements antibiotiques au tarissement. « Car pour le moment, le traitement systématique de toutes les vaches à des fins à la fois curative et préventive reste encore aujourd’hui la pratique la plus répandue », regrette le spécialiste. Il faut réserver les antibiotiques à des fins curatives uniquement sur les animaux infectés au cours de leur lactation et utiliser des obturateurs de trayons pour toutes les vaches qu'elles soient infectées ou pas. Le seuil pour savoir si une vache est infectée varie en fonction du comptage cellulaire et selon le type bactérien.
Pour le directeur du bureau d’étude Filière Blanche, « il n’est pas nécessaire de changer de type d’antibiotique systématiquement pour limiter l’antibiorésistance, par contre, il est important que le traitement soit adapté au type d’infection auquel on a affaire dans l’élevage : soit des bactéries à Gram+ (staphylocoque ou streptocoque) et sur les staphylocoques selon s’il agit ou non de souches productrices de pénicilinase. Pour les infections qui ont eu lieu durant la période sèche, il faut identifier s’il s’agit de bactéries gram+, de type streptocoque ubéris, ou plutôt des coliformes fécaux à gram négatif. » Pour cela, le vétérinaire reste le meilleur conseiller.
Pour Francis Sérieys, le suivi des notes d’état corporel est un élément majeur dans la bonne gestion du tarissement. En effet, il faut chercher à préserver l’immunité des animaux en évitant que les vaches vêlent dans un état d’engraissement excessif et qui vont mobiliser leurs réserves par la suite. Le tarissement court peut permettre d’éviter ce problème.
Par ailleurs, il convient de ne pas oublier les basiques pour prévenir les mammites : « plus les animaux produisent de lait au moment de l’arrêt de la traite, plus le risque de s’infecter pendant la période sèche est important. »
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