La plupart des courants parasites en élevage sont dus à des défauts de l'installation électrique de l'élevage lui-même. Avant de se lancer dans des procédures, mieux vaut se renseigner et tout inspecter.
L'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été saisie à plusieurs reprises au sujet des impacts des champs électromagnétiques sur la santé des animaux. Les derniers travaux concernent notamment des troubles en élevages laitiers situés près d'un parc éolien en Loire-Atlantique.
Mais il est bien difficile pour les experts de mesurer les effets des courants vagabonds en élevage...
Les courants parasites en élevage
François Deschamps, ingénieur RTE (réseau de transport d'électricité) et référent national sur les champs électromagnétiques affirme qu'il « n'y a pas de raison de penser que les champs électriques et magnétiques à 50 Hertz (la fréquence de fonctionnement du réseau électrique français) aient des effets directs sur les animaux. »
Pour lui (et selon les études réalisées par RTE), les seuls effets possibles sont des effets indirects : « Les tensions et courants parasites peuvent être générées par les lignes à haute tension entre autre (c'est ce qu'on appelle les effets d'induction), mais aussi et surtout par des installations électriques de l'exploitation si elles sont mal isolées ou défectueuses. »
Installations électriques et mises à la terre hasardeuses, structures métalliques de grandes dimensions, milieux acides (effet de pile), etc. : l'élevage est un lieu amplificateur des phénomènes électriques parasites. Pourtant, l'installation électrique relève de la sécurité. L'expert insiste : « Il faut éviter que les masses métalliques soient flottantes. Cornadis, logettes, abreuvoirs... : toutes les structures doivent toutes être mises à la terre. Et l'installation doit comporter une boucle de fond de fouille (un fil de cuivre qui fait le tour complet du bâtiment permettant de se connecter partout à la terre). »
Rechercher les causes possibles et faire un audit électrique
Nervosité, troubles du comportement, réduction du nombre de passages au robot, défécations durant la traite... : ces perturbations traduisent une situation de stress « mais qui peut être dûe à de nombreuses causes », souligne Arlette Laval, expert vétérinaire auprès du GPSE (groupement permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole).
« La situation de l’élevage doit être étudiée attentivement grâce à des audits zootechniques et sanitaires. » Pour cela, les éleveurs disposent de plusieurs outils : indicateurs de production, caméras, compteurs d'eau à placer sur les abreuvoirs...
Et l'outil principal : l'audit électrique. « On recherche toutes les tensions supérieures à 500 mV en courant alternatif en 50 Hertz, et 2-3 volts en courant continu », explique la vétérinaire. Mais l'audit est fastidieux : « Il faut mesurer les tensions sur tous les points sensibles de l'élevage : les cornadis, les abreuvoirs, la salle de traite, etc. En plus on n'a pas la certitude que le phénomène perturbant soit permanent, donc il faudrait même faire des enregistrements sur la durée. »
Et puis, « dans certains cas, les troubles restent inexpliqués, laissant suspecter une origine tellurique, pouvant impliquer des failles ou des rivières souterraines, souvent mises en avant par des géobiologues, sans qu’aucune validation scientifique n’ait pu être réalisée à ce jour. »
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