Ces ovins « ne sont pas arrivés dans le Bas-Rhin dans les conditions légales », car ils n'étaient pas munis des certificats vétérinaires adéquats, a expliqué à l'AFP le Dr Claude Le Quéré, des services vétérinaires du Bas-Rhin, confirmant ainsi une information des Dernières nouvelles d'Alsace. « A défaut de trouver d'autres solutions, ils ont dû être euthanasiés » les 23 et 24 septembre, puis transportés chez un équarrisseur, a-t-il poursuivi.
Une telle procédure est particulièrement rare, même si un cas similaire s'est présenté au printemps dans le sud de la France, selon M. Le Quéré. Une telle application du principe de précaution n'est d'ailleurs « pas choquante » aux yeux des représentants des éleveurs : « On ne joue pas avec le sanitaire, il y a des règles, il faut les respecter », a dit à l'AFP Jean-Roch Lemoine, de la Fédération nationale ovine (FNO).
L'éleveur alsacien concerné, en revanche, a fait part de son incompréhension. « J'ai dit aux inspecteurs "mettez ma ferme en quarantaine, le temps de constater qu'aucun animal n'est malade". Mais ils n'ont rien voulu entendre », a raconté Otmane El Hashmi, installé à Kleinfrankenheim (Bas-Rhin). Selon M. Le Quéré, ses services n'ont fait qu'appliquer les textes.
Des foyers de la FCO ayant été repérés en Hongrie, des précautions particulières s'imposent lorsque des animaux en sont importés, a-t-il expliqué. Ironie du sort : des analyses pratiquées sur les bêtes abattues ont révélé qu'aucune n'était porteuse de la maladie. Mais pour le Dr Le Quéré, cela n'enlève rien à la validité de la procédure suivie : si les analyses avaient été positives, les autorités auraient dû mettre en place d'autres précautions pour préserver les élevages environnants, a-t-il expliqué. L'éleveur, qui voulait initialement vendre un grand nombre de ses moutons à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd-el-Kébir (qui tombait cette année le 24 septembre), chiffre son préjudice à au moins 45.000 euros et craint de « devoir mettre la clef sous la porte ».
Pour les services de l'Etat cependant, il n'a droit à aucune indemnisation - et s'expose même à des poursuites pénales, pour n'avoir pas respecté la réglementation.
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