Paris, 24 sept 2015 (AFP) - Grâce à un stock de vaccins providentiel, la France peut freiner l'épizootie de fièvre catarrhale ovine (Fco) détectée en Auvergne et préserver ses exportations au moins jusqu'à la fin de l'hiver, mais devra rapidement passer commande si elle envisage une vaccination massive des cheptels.
A quelque chose malheur est bon. Alors que la Fco ou maladie de la langue bleue, vient de ressurgir dans l'Allier, frappant aussi le Puy-de-Dôme et la Creuse, un stock de vaccins invendus datant de la précédente épizootie a permis au ministère de l'Agriculture de lancer en quelques jours une campagne nationale de vaccination ciblée sur les animaux destinés à l'export. Sitôt le premier cas confirmé, le 11 septembre, un rapide sondage des cinq fabricants de vaccins autorisés sur le marché français a permis de préempter 1,3 million de doses auprès de Merial (groupe Sanofi), auxquelles s'ajouteront mi-octobre 900.000 doses qui doivent encore être étiquetées, a indiqué le ministère à l'Afp. La France pourra ainsi immuniser quelque 450.000 bovins, ovins et caprins vendus pour l'engraissement ou la reproduction, principalement à l'Italie et à l'Espagne, mais aussi à la Turquie, la Tunisie et l'Algérie.
Contacté, le laboratoire basé à Lyon affirme maintenir « un stock minimum de vaccins » dans le cadre de « sa mission et sa responsabilité de santé publique vétérinaire », afin de fournir « une réponse vaccinale très rapide pour contenir un éventuel foyer » en France comme ailleurs en Europe. Son concurrent Msd Santé Animale, dont le vaccin anti-Fco est produit en Allemagne, reconnaît pourtant ne disposer d'aucun stock. Les lots conservés par Merial résultent en fait d'une « décision heureuse » du laboratoire, qui avait surestimé la demande en 2011-2012 alors que la vaccination n'était plus obligatoire, mais qui « a formulé ces vaccins au lieu de les détruire », prolongeant ainsi leur durée de conservation, explique Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l'industrie du médicament et réactif vétérinaires (Simv).
4 à 6 mois pour produire de nouveaux vaccins
Si la France décidait d'une nouvelle campagne de vaccination massive, Msd comme Merial signalent qu'un délai de fabrication de 4 à 6 mois est à prévoir. Le temps est donc compté, alors que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, prévoit de « préparer d'ici la fin de l'année le retour des animaux à l'herbe », qui s'effectuera au printemps. La dernière épizootie de Fco, venue à la fois des Pays-Bas et d'Espagne, avait touché six foyers en France fin 2006, avant de s'étendre en 2007 à plus de 15.000 foyers « sur une très large moitié nord du pays », puis encore plus de 32.000 foyers en 2008 sur tout le territoire, rappelle l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans une note publiée sur son site internet.
La vaccination de tous les ruminants avait été rendue obligatoire en avril 2008 et plus de 120 millions de doses avaient été administrées aux frais de l'Etat jusqu'en novembre 2010, l'injection devenant alors volontaire et à la charge de l'éleveur, sauf pour les animaux exportés. Le nombre de foyers infectés a rapidement chuté (83 en 2009, un seul en 2010, aucun en 2011) et la France a retrouvé son statut de pays indemne fin 2012, interdisant même la vaccination à partir de juin 2013.
Cette épizootie avait déstabilisé les filières ovine et bovine, entraînant une surmortalité significative des veaux, brebis et béliers, perturbant les reproductions et affectant les productions laitières, selon des bilans dressés fin 2008 par l'Institut de l'élevage. Le président du Simv voit des similitudes dans la situation actuelle. « Chaque jour apporte son lot de nouveaux cas, comme on l'a vécu il y a quelques années », observe Jean-Louis Hunault, pour qui « le climat encore doux, venteux et humide » favorise le déplacement du moucheron porteur de la Fco. Le laboratoire Msd ne s'y est pas trompé, qui a d'ores et déjà multiplié par quatre sa production de Butox, un insecticide utilisé seul ou en complément du vaccin anti-Fco.
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