Le robot de traite est-il pour moi ?

robot de traite
Pour accompagner les éleveurs qui envisagent d'investir dans un robot de traite, la MSA vient de publier un guide d'aide à la décision. (©Emmanuelle Bordon)

5 % des exploitations laitières qui ont opté pour le robot de traite l’abandonnent à brève échéance. Derrière cette décision, il y a bien souvent un échec des exploitants avec leur robot. Pour en connaître les causes, la MSA a mené une étude auprès d’élevages de la région Midi-Pyrénées. Avec un objectif : la diffusion d’un guide pour aider les exploitants à décider sereinement d’installer un robot ou pas et réduire le nombre d’échecs.

Avancée technologique mais aussi effet de mode, le robot de traite ne convient pas à tout le monde. En 2020 en France, 7 500 exploitations avaient opté pour la traite robotisée, pour un total de 11 500 robots. Un mouvement d’automatisation qui va croissant : 1 800 stalles neuves ont été installées en 2023, d’après l’Axema. Parallèlement, la MSA a observé une augmentation des désinstallations de robots de traite, avec retour à la traite conventionnelle. 375 exploitants en 2020, soit 5 % des exploitations robotisées. Un chiffre qui, d’après elle, semble se maintenir.

Parce que ces échecs ont un coût, financier et psychologique, la MSA a étudié les causes des retours en arrière et publié un guide à l’usage des conseillers, qui pourront l’utiliser pour aider les éleveurs à se décider pour un robot ou pas.

65, 120 ou 180 vaches

Issu d’une étude globale, le guide fait le tour de toutes les caractéristiques du système d’exploitation.

Avant tout, le nombre de vaches est déterminant. Une stalle de robot est conçue pour un maximum de 65 vaches. Cette solution est donc conseillée pour un cheptel de 45 à 65 vaches, ou pour des multiples de 60 vaches. L’exploitation perdra dans l'opération la souplesse que permet une salle de traite sur la taille de son cheptel. Il vaut mieux, par conséquent, garder sa salle de traite si l’on a environ 65 vaches et le projet d’agrandir le troupeau.

Les spécificités de l’exploitant sont ensuite à examiner. Est-il installé seul ou associé ? En couple ou avec des tiers ? Un robot suppose une astreinte. Si elle repose sur un seul foyer, elle peut devenir insupportable à long terme. La robotisation est alors déconseillée. Si elle peut, au contraire, être partagée entre plusieurs foyers, les voyants passent au vert en faveur du robot.

À noter : s’il y a un ou des salariés sur l’exploitation, le travail autour du robot peut être partagé. Mais peu d’entre eux savent s'en servir. Il faut donc prévoir un temps de formation du salarié et d’accoutumance à son utilisation.

Le niveau d’étude et d’aisance des exploitants avec la technologie et l’informatique est aussi à prendre en compte. Mieux vaut être à l’aise avec un ordinateur et la mécanique. De même, en ce qui concerne les compétences zootechniques : plus les éleveurs sont compétents, meilleures seront leurs performances.

Des impacts économiques et psychologiques

« Le robot entraîne des frais supplémentaires », explique la MSA. Elle liste les coûts de maintenance (entre 5 000 € et 10 000 € par an) et ceux de l’électricité consommée. Il y a aussi une annuité supplémentaire car l’installation d’un robot suppose un prêt sur dix ans ou plus. L’exploitation doit donc être en mesure de supporter cette nouvelle charge économique et financière.

Le tempérament du ou des exploitants est enfin à considérer. Sont-ils de nature calme ou stressée ? Vont-ils supporter, sur le long terme, la charge mentale provoquée par le robot, par les notifications et les appels automatiques ? Arrivent-ils à prendre du recul et à prioriser les tâches ou sont-ils facilement débordés ? La MSA souligne le fait que plus un éleveur est calme et apte à rationnaliser son travail, plus les chances de réussite avec un robot de traite sont grandes. « La mise en place d’un robot implique une modification profonde de l’activité de l’éleveur, pointe-t-elle. Pour les personnes ayant un tempérament stressé ou anxieux, le robot peut agir comme un amplificateur du stress ressenti ».

Sans se prononcer pour ou contre, ce document rappelle que le robot de traite peut être une excellente option pour certains et ne pas convenir à d’autres. Il est donc souhaitable d'accompagner la réflexion des éleveurs et de les conseiller au cas par cas.

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