Le gouvernement, pour répondre à la colère des agriculteurs, a avancé sur de nombreux sujets mais « la question de la rémunération est encore devant nous », a reconnu jeudi le ministre de l'agriculture Marc Fesneau à deux jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture.
« J'ai dit depuis le début qu'il y aurait (des mesures) avant le Salon, pendant le Salon et énormément de choses aussi après le Salon », a déclaré sur France Bleu Armorique le ministre, qui doit se rendre dans la matinée dans une exploitation d'élevage porcin et laitier dans le Finistère. « La question de la rémunération, elle est quand même encore devant nous », a-t-il ajouté.
Sur d'autres sujets, des décrets ont déjà été publiés ou envoyés au Conseil d'Etat, un projet de loi est en cours d'écriture, a rappelé M. Fesneau. « C'est normal qu'il y ait une forme d'impatience mais on a fait sans doute en trois semaines, un mois, beaucoup plus que ce qu'on n'avait jamais fait sur ces questions, en particulier de simplification », a-t-il relevé.
Sur la projet d'une nouvelle loi Egalim, qui serait la quatrième version de ce texte censé éviter que les agriculteurs soient payés sous leur prix de production, le ministre a justifié la nécessité de l'« ajuster ». « Nous avons face à nous des enseignes de grande distribution principalement (...) qui ont des batteries d'avocats » qui « savent contourner » la loi, a-t-il déclaré. « A la vérité, un certain nombre de gens de la grande distribution ne voulaient pas d'Egalim (...) parce qu'ils ne veulent pas de régulation (...). On ne va pas reculer devant ces puissances-là », a ajouté le ministre.
La nouvelle version d'Egalim pourrait comprendre selon lui des dispositions permettant « la fin de contournement des centrales d'achat », « la marche en avant du prix », soit le calcul des prix à partir des coûts des agriculteurs, avant ceux des industriels ou distributeurs, « et sans doute des sujets autour des étiquetages et des tromperies d'étiquetage ».
Le ministre a par ailleurs écarté dans une interview au quotidien breton Le Télégramme l'idée d'une « année blanche », suspendant par exemple les remboursements des prêts pour soulager la trésorerie des agriculteurs, défendue notamment par la Coordination rurale, le 2e syndicat agricole français. « Une mesure unilatérale de trésorerie, à l'aveugle, n'est pas du tout opérante, et c'est reporter le problème à un an plus tard », a-t-il déclaré. « La question est plutôt de se battre sur la question de la rémunération », a-t-il ajouté.
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