Selon les simulations du réseau de référence Inosys, le revenu des exploitations laitières du Grand Est et d’Île-de-France est en recul en 2023, mais reste à un niveau soutenu grâce à la bonne tenue des produits animaux.

Les conseillers des chambres d’agriculture et de l’Idele ont simulé les prévisions de revenu de 2023 des exploitations du Grand Est et d’Île-de-France. Ces projections s’appuient sur les résultats des fermes du réseau d’élevage Inosys jusqu’au mois de septembre 2023, sur l’analyse des bilans fourragers de la campagne et sur l’évolution de l’indice Ipampa.
Au cours de cette année, le volume de lait livré est en retrait de 3 %, en raison des conditions de récolte et de la qualité des fourrages de 2022. Mais le prix du lait, très variable entre les laiteries, a atteint un niveau inégalé en début d’année. Malgré la baisse du second semestre, il s’établit en moyenne à 465 € (+ 45 € par rapport à 2022). Le produit viande est en hausse de 40 %, grâce à des cours élevés depuis fin 2022 et qui se sont bien maintenus. En revanche, après cette envolée, le produit des céréales diminue de 20 à 30 %. Sur le volet des charges, le contexte inflationniste a pesé sur l’ensemble des intrants et des services : le prix des aliments est resté élevé (- 10 % à + 5 % pour le correcteur), celui des engrais azotés achetés en anticipation fin 2022 a bondi de 56 % et les coûts de mécanisation et de travaux par tiers de 7,6 %. Pour l’année, les charges opérationnelles augmentent de 15 %, sauf pour les systèmes herbagers où elles sont stables grâce à des récoltes d’herbe abondantes qui permettent d’éviter les achats de fourrages. Enfin, après les très fortes hausses enregistrées en 2022, le poids des charges de structures continue d’augmenter mais dans de moindres proportions : de + 2 à + 4 %.
Baisse plus marquée pour les polyculteurs-éleveurs
À partir de ces éléments de conjoncture, les conseillers ont pu simuler des prévisions d’EBE pour trois systèmes laitiers de plaine (voir le graphique ci-dessus). Les baisses observées sont à remettre en perspective. En effet, la qualité des bilans fourragers, cumulée à la hausse des cours du lait et de la viande, devrait permettre d’amortir en partie les hausses de charges. Compte tenu de l’évolution du prix des céréales, la baisse d’EBE est plus marquée chez les polyculteurs-éleveurs (- 20 %). Néanmoins, une plus grande productivité de ces systèmes permet d’obtenir un EBE/UMO supérieur. Dans tous les cas, grâce à la hausse des produits de l’atelier lait, l’EBE reste supérieur aux années précédant 2021.
Globalement, l’année 2023 aura permis de reconstituer des stocks fourragers et d’envisager sereinement l’alimentation hivernale des troupeaux. Dans un premier temps, l’ouverture parfois très tôt des silos de maïs a pénalisé la bonne valorisation des rations. Mais, malgré une météo difficile en sortie d’hiver, les récoltes d’herbe du printemps et de l’automne doivent permettre aux éleveurs de miser sur la diversité des fourrages afin de limiter les achats d’aliments dont les prix restent élevés.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026