90 vaches laitières sur 59 ha de prairies et 10 000 litres de lait : voilà de quoi résumer l'exploitation de Ian McClelland en Irlande du Nord. En 2015, cet éleveur a troqué son cheptel allaitant pour un troupeau laitier basé sur le pâturage. Aujourd'hui, il suit le cap de l'efficience : « J'essaie de limiter les coûts pour produire du lait le moins cher possible. »
Dynamique, Ian est engagé dans plusieurs projets, notamment GrassCheck pour les mesures d'herbe, ARCZero sur l'innovation et la réduction des émissions de carbone en élevage, un groupe pour réduire la résistance aux anthelminthiques, ainsi que le projet européen Resilience4Dairy pour lequelle il est ferme pilote.
Du pâturage, de l'ensilage d'herbe et des concentrés
Les 57 ha de prairies sont divisés en paddocks tournant sur 21 jours avec un chargement moyen de 5 UGB/ha pour les vaches laitières. L'éleveur suit la pousse de l'herbe de près : il effectue des mesures à l'herbomètre chaque semaine. Ces données sont mises en commun avec un groupe d'une quarantaine d'éleveurs, lui permettant d'avoir une vue d'ensemble.
« On épand 20 à 25 unités d'azote après chaque passage », explique-t-il. Les surplus d'herbe sont récoltés en ensilage pour distribution l'hiver, lorsque les bêtes sont au bâtiment. Les rendements varient de 8 à 16 t/ha. « Quand on passe sous la barre des 8 t, on détruit et resème la prairie. »
Les vaches reçoivent en moyenne 6 kg/j d'un concentré à 16 % de protéines en salle de traite. « On consomme 3,14 t d'aliment/VL/an, explique Ian McClelland, mais l'objectif est de diminuer les quantités en améliorant la qualité de l'herbe. »
Des vêlages d'automne
L'éleveur a opté pour les vêlages groupés d'automne, lui permettant ainsi de profiter de la hausse du prix du lait sur octobre, novembre et décembre. « Les vêlages commencent en septembre (avec les génisses qui vêlent à 24 mois) et s'étalent principalement jusque fin novembre. 90 % du troupeau vêle avant Noël, c'est l'objectif. » Ensuite, il ne réinsémine que celles qui sont bien calées dans le cycle (le renouvellement est de 30 %).
Le tarissement dure en moyenne 8 semaines, mais l'éleveur ne s'arrête jamais de traire car la période de vêlages est encore trop étalée. « Parmi mes objectifs, je vise une réduction de la charge de travail », confie Ian qui serait prêt à remettre en cause son système pour mieux répartir son temps.
Réduire les impacts environnementaux
Intégré en tant que ferme pilote dans le projet « Resilience for dairy », l'éleveur s'est fixé comme objectif d'augmenter la part de lait produit par les fourrages (actuellement calculé à 3 028 l sur les 10 000 l produit, soit un chiffre au-dessus de la moyenne des fermes du pays). Il a aussi récemment intégré du trèfle dans ses parcelles (5 kg/ha au semis) pour réduire ses doses de fertilisation.
« L'idée est d'améliorer la marge brute de l'atelier lait, actuellement de 1 538 €/VL. » Et dans le futur, il n'exclut pas l'hypothèse de produire plus : ses aspirations se situent à 1 million de litres avec 96 VL pour 3 500 litres de lait par vache produits grâce aux fourrages. »
Sommaire
Reportages en Irlande et Irlande du Nord
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- Chez Brian McCracken : 250 vaches Frisonnes NZ et Kiwis en vêlages de printemps
- Chez Ian McClelland : des vaches à 10 000 litres en vêlages groupés d'automne
- UCD ferme expérimentale : produire du lait de printemps dans un système plus durable
- L’élevage laitier irlandais vu par des français : des techniques à prendre... et à laisser !