L’OP bio Seine et Loire négocie avec six laiteries pour le compte de ses 450 adhérents qui produisent 160 millions de litres de lait. « Notre objectif est d’abord de finaliser des contrats-cadres avec les laiteries et nous n’en sommes pas loin », précise Yvan Sachet, animateur de l’OP. Des contrats de ce type existent déjà avec Danone, Lactalis et Triballat. Le dernier en date a été signé avec Saint-Père en juin et celui négocié avec la Sill devrait être paraphé début septembre. Le contrat en discussion avec la laiterie de Montsurs est presque finalisé.
Et déjà, les accords évoluent. Une négociation est en cours avec Danone pour revoir les conditions pour les éleveurs de Haute Normandie n’entrant pas dans la filière Les 2 Vaches.
Toutes ces démarches permettent de tisser des liens entre l’OP et les laiteries. Les éleveurs semblent être sensibles à ces avancées car le nombre d’adhérents à l’OP progresse.
La table ronde organisée lors de l’assemblée générale de l’OP le 2 juillet visait à identifier les démarches porteuses de création de valeur. Le contrat-cadre en est une.
L’exemple de Saint-Père, avec son lait identifié Les Éleveurs vous disent merci ! fonctionne bien en lait conventionnel et vient d’être étendu au bio. Pour un prix de vente en magasin de 1,04 euro le litre, le producteur reçoit 55 centimes. « 10 % de notre lait est vendu sous cette marque », précise Yohann Archambeau, directeur de la collecte. Mais il rappelle que les places sont chères en rayon. Intermarché va arrêter de vendre son lait sous marque Pâturages en bio au profit de Merci.
Lait équitable chez Triballat
Triballat-Noyal a misé sur le lait équitable. Un accord-cadre a été trouvé avec l’OP fin 2020. Le label bio équitable est ouvert et évolutif. Actuellement, le cahier des charges impose une organisation des producteurs, un cadre pluriannuel, un accompagnement par des fonds solidaires abondés par la laiterie, une traçabilité, la prise en compte du coût de production et des attentes sociétales et environnementales. « Les ventes démarrent bien mais compte tenu de la crise sanitaire, il est difficile de comparer 2020 à 2019 », constate Arnaud Ménard, responsable filière à Triballat-Noyal. Il alerte aussi sur la difficulté à trouver le bon équilibre entre ce que dit le consommateur et son comportement d’acheteur. « La sur-qualité n’est pas valorisée et la sous-qualité ferme des marchés. »
Attention à l’équité entre éleveurs
De son côté, l’OP Danone développe notamment la marque Les 2 Vaches avec la laiterie. « Nous avons des revendications ambitieuses en termes de revenu pour les éleveurs mais elles sont un peu loin du prix permis par le marché », analyse Mathieu Grenier, représentant de l’OP. Un engagement a été pris pour se rapprocher progressivement de l’objectif en cinq ans. Mais cette démarche, qui n’inclut pas tous les adhérents, pose la question de l’équité entre eux. L’OP y réfléchit.
Chez Lactalis, Fabien Choiseau, responsable des achats en France, estime qu’il faut aller vers des contrats tripartites. « Notre démarche Bio lait engagé nous a permis de maintenir nos ventes sous marque nationale. Mais le consommateur doit comprendre que le lait bio ne peut être bradé. Il est essentiel que la distribution joue le jeu. »
Ces débats illustrent bien la dynamique enclenchée entre les industriels et les OP pour aller chercher de la valeur en bio. Sachant que c’est toujours le consommateur qui détient les clés par ses actes d’achat.
Pascale Le Cann
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