Face à une épizootie « inédite » de grippe aviaire, l'interprofession française de la volaille de chair appelle à une vaccination « dans toute l'Union européenne » quand le sérum sera disponible, sous peine de générer des distorsions commerciales, dans un communiqué diffusé mardi.
En France, où quelque 3,3 millions d'animaux ont été abattus depuis le 1er août, le gouvernement se fixe comme objectif de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023.
L'Anvol, qui réunit 20 organisations représentatives de la filière, de l'accouvage à la distribution et restauration, appelle l'État français à mettre en œuvre une « diplomatie sanitaire » et à « agir pour que la vaccination contre l'influenza aviaire soit adoptée dans toute l'Union européenne ». « Il serait incompréhensible que certains États membres de l'UE, importants producteurs de volailles, refusent le cadre européen pour la vaccination et utilisent cet argument comme un avantage commercial », souligne l'Anvol.
À ce stade, il n'existe aucun vaccin suffisamment efficace, disposant d'une autorisation de mise sur le marché. Une réglementation européenne autorisant le principe de la vaccination « devrait en entrer en application fin février », selon le gouvernement, alors qu'il y a seulement un an, « professionnels et parties prenantes y étaient frontalement opposés ».
Cinq pays européens se sont lancés dans la course au vaccin. La France et la Hongrie travaillent sur un sérum pour les palmipèdes (canards, oies), les Pays-Bas et la Belgique pour les poulets et l'Italie pour les dindes.
Côté importateurs, reste le risque que certains pays refusent d'acheter des volailles ou produits issus d'oiseaux vaccinés, craignant que le vaccin masque la présence de la maladie et que le virus se diffuse ensuite chez eux à bas bruit.
Alors que « les exportations de la filière volaille française représentent plus d'un milliard d'euros par an », l'Anvol exige des garanties pour préserver l'équilibre économique d'une filière dont « les exportations représentent plus de 60 % du chiffre d'affaires ». « La fermeture de marchés d'export à la France aurait des conséquences désastreuses pour certains territoires en matière d'emploi », selon l'interprofession, qui revendique quelque 100 000 emplois dans le pays.
La France, 2e pays producteur de volailles de l'Union européenne en 2021, devrait passer à la 4e place, derrière la Pologne, l'Espagne et l'Allemagne, avec une offre en baisse de près de 10 % en 2022, année marquée par la flambée de l'influenza aviaire, selon une estimation de l'Anvol en septembre.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
FCO : le Grand Ouest en première ligne
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou