Une soixantaine d'éleveurs plein air occupaient mardi à l'appel de la Confédération paysanne l'entrée de locaux du ministère de l'agriculture à Paris pour dénoncer l'obligation de confiner leurs animaux face au risque notamment de grippe aviaire, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des éleveurs de volailles, canards et porcs sont entrés en fin de matinée dans le bâtiment de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) dans le 15e arrondissement. Munis de drapeaux aux couleurs du troisième syndicat agricole, ils ont calmement investi le hall, qu'ils ont recouvert de centaines de fausses plumes blanches. « Pas de cochons en prison », « les canards dans la mare », ont-il scandé, tapissant les vitres de stickers « Sauvons l'élevage plein air », et s'installant pour un pique-nique à base « de produits fermiers ». Ces éleveurs estiment que les mesures de claustrations des volailles décrétées par les autorités pour lutter notamment contre la grippe aviaire sont inutiles pour les volailles élevées en extérieur, et « font craindre la mort de l'élevage plein air ».
Quelques représentants de la Confédération paysanne ont obtenu dans la foulée un rendez-vous avec la directrice générale de l'alimentation, Maud Faipoux. Ils ont défendu leur opposition aux mesures de claustration pour lutter contre la grippe aviaire, « inutiles » selon eux pour les volailles d'extérieur, et qui « font craindre la mort de l'élevage plein air ». Pendant cet échange d'environ 45 minutes, « on nous a dit qu'il faudrait adapter les mesures de biosécurité à chacun, mais qu'il était encore trop tôt pour modifier la doctrine en place », et mettre fin aux sanctions quand les éleveurs refusent de rentrer leurs volailles, a souligné Nicolas Girod, porte-parole du syndicat, évoquant des « frustrations ».
Le syndicat, qui s'était désolidarisé de la feuille de route du gouvernement cet été, milite depuis lors contre des « réglementations absurdes » et réclame des adaptations pour protéger le mode d'élevage fermier. « Si c'est pour faire du plein air à l'intérieur, j'arrête », a défendu Hubert Anquetil, qui a refusé de claustrer ses 4 000 volailles l'an passé en Vendée et « n'a pas eu de cas » de grippe. Les éleveurs renvoient la responsabilité au mode d'élevage industriel, qui selon eux, provoque une multiplication des transports d'animaux et de personnels, le tout dans des hangars de grande densité. D'après le syndicat, le ministère attend également l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour se positionner sur l'élevage en plein air, « mais ne se donne pas les moyens » pour récolter les données nécessaires sur le terrain.
Mercredi dernier, le ministère de l'agriculture a réclamé le confinement des volailles plein air en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Le niveau de risque lié à la grippe aviaire avait effectivement été relevé de « négligeable » à « modéré » début octobre, obligeant dès lors les éleveurs à mettre les volailles à l'abri dans les zones à risques. Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, plus de 20 millions de volailles ont été abattues dans les élevages, et le virus a recommencé à frapper de manière exceptionnelle dès fin juillet. Entre le 1er août et le 18 octobre, le ministère a déjà comptabilisé 25 foyers en élevage ayant entraîné l'abattage de 300 000 volailles, essentiellement dans l'ouest.
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