Comme l'Allemagne avant elle, la France, championne européenne de la production d'œufs, a imposé à ses couvoirs de s'équiper de machines d'ovosexage avant le 31 décembre 2022 afin d'interdire le broyage des mâles - une date-butoir initialement prévue pour fin 2021.
L'ovosexage permet de déterminer le sexe des embryons dans l'œuf lors des 14 premiers jours, afin d'éliminer les mâles avant leur éclosion.
Le décret d'application avait finalement été publié, avec retard, en février 2022. La filière avait initialement dit craindre que le délai d'adaptation ne soit pas suffisant. Elle sera finalement « prête », et mettra ses équipements en service « dès le 1er janvier », au prix d'investissements massifs, a indiqué le président du CNPO, Yves-Marie Beaudet. Cette « évolution majeure » devrait lui coûter 50 millions d'euros par an, a-t-il estimé.
Chaque année, 300 millions de poussins mâles sont tués dans l'Union européenne, dont 50 millions sur le seul territoire français, car incapables de pondre les œufs qui finiront dans nos assiettes.
Le CNPO plaide pour élargir cette interdiction du broyage à l'échelle européenne, « indispensable pour éviter les distorsions de concurrence ».
Leader européen avec 15,7 milliards d'œufs sortis de ses poulaillers en 2021, la France devrait perdre 8 % de sa production en 2022 à cause des ravages de la grippe aviaire, qui a conduit à l'abattage d'environ 21 millions de volailles.
L'interprofession estime que 4,5 millions de poules pondeuses et de poulettes - qui ne sont pas encore en âge de pondre - ont été tuées en France depuis le début de cet épisode, et que « la production ne pourra pleinement reprendre qu'en début d'année 2023 ».
Elle alerte également sur la hausse des prix de l'énergie, qui affecte tous les maillons de la production de l'œuf jusqu'à son conditionnement.
« On s'attend au pire pour la fin de l'année, on craint même des arrêts de chaînes (de production) si les coûts sont trop importants » pour les industriels de la transformation, comme ceux de la pâtisserie, prévient Yves-Marie Beaudet.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?