La Bretagne a connu une « prolifération très importante » d'algues vertes en 2021 en raison d'un printemps ensoleillé suivi de fortes précipitations qui ont contribué à la croissance de ces ulves dangereuses en cas de décomposition, selon le centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva).
« Objectivement, on a une mauvaise année avec une prolifération très importante. Sur la période avril à septembre, on serait à + 40 % ou + 50 % par rapport à la moyenne pluri-annuelle », a indiqué à l'AFP Sylvain Ballu, chef de projet surveillance au Ceva, précisant que ces chiffres étaient provisoires.
Depuis 2002, le Ceva réalise un vol de surveillance chaque mois entre avril et octobre, à marée basse et par grand coefficient de marée, dans le cadre de la surveillance des marées vertes. Présentes en mer à l'état naturel, les algues vertes prolifèrent dans les baies bretonnes, où elles sont nourries par des apports de nitrates épandus par les agriculteurs dans les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers.
Cette année, deux baies des Côtes d'Armor (la Fresnaye et Saint-Brieuc) ont concentré les trois quarts des échouages d'algues vertes. Dans ces baies peu profondes et peu exposées aux tempêtes, les algues vertes ont connu une forte croissance au printemps en raison d'un ensoleillement exceptionnel en avril. Puis les orages de juin ont apporté de nouveaux flux d'azote aux algues au moment où elles en avaient le plus besoin pour proliférer. « Les débits de certains cours d'eau ont été multipliés par dix ou par quinze » à cette période, a souligné M. Ballu.
A contrario, les baies de Douarnenez et de Concarneau (Finistère), qui avaient été nettoyées par les tempêtes hivernales, ont été très peu touchées par ce phénomène. M. Ballu a rappelé que les cours d'eau bretons avaient connu « des améliorations substantielles » depuis plusieurs années avec des concentrations d'azote parfois « divisées par deux ». Mais cela reste insuffisant pour empêcher la formation de marées vertes quand les conditions météorologiques sont défavorables.
Les plans publics de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne ont été « mal définis » et n'ont eu qu'un « impact limité », selon la Cour des comptes qui a préconisé en juillet de promouvoir une agriculture « à faibles fuites de nitrates ».
« On observe que la dynamique de mobilisation des agriculteurs s'est essoufflée dans la plupart des bassins versants. Ainsi, la pression d'azote épandu stagne depuis 2015 », écrivent les magistrats qui rappellent que « l'azote (nitrates) présent dans les baies est à plus de 90 % d'origine agricole ».
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