De plus en plus de poules pondeuses sont élevées dans des systèmes alternatifs aux cages décriées par les organisations de défense des animaux, a souligné mardi l'interprofession des œufs.
« Aujourd'hui, 53 % des poules » sont élevées hors cage : 18 % en plein air, 18 % sous le label bio (qui impose un accès à l'extérieur), 12 % au sol (sans accès à l'extérieur, les poules évoluent librement dans le bâtiment) et 5 % en Label rouge (avec accès à l'extérieur), a rapporté l'interprofession, le CNPO, lors d'une conférence de presse. « Elles n'étaient que 37% en 2017 », ajoute l'organisation, notant que cette « progression fulgurante » vise à « répondre aux nouvelles attentes des consommateurs-citoyens ».
« De 2018 à 2019, le nombre de poules en élevages en cages a diminué de 13 %, tandis que les poules en élevages au sol ont progressé de 52 %, les poules en plein air de 15 % et les poules élevées en bio de 31 % », est-il indiqué dans un dossier de presse. « Au fur et à mesure que la demande évoluera, on fera évoluer nos modes d'élevage en fonction des capacités économiques des éleveurs », affirme le président du CNPO Philippe Juven, lui-même éleveur de poules en cage dans la Drôme, rappelant que ces changements réclament de « très lourds investissements ».
Actuellement, a-t-il relevé, le développement des élevages alternatifs « se fait surtout par les créations de bâtiments neufs, avec des nouveaux éleveurs », même si une poignée d'élevages en cage parviennent à se transformer, principalement vers l'élevage au sol.
L'élevage en cage s'est attiré ces derniers mois un feu nourri venant aussi bien des ONG que de grands patrons comme Xavier Niel ou de parlementaires comme Cédric Villani, qui proposait de mettre fin en 2025 à l'élevage en cage des poules pondeuses. « En ce moment, ça tire de tous les côtés », résume Philippe Juven, défendant le « bout de chemin assez important qui a été effectué ».
Près des deux tiers des œufs achetés en magasin sur les sept premiers mois de l'année 2020 sont issus d'élevages alternatifs. À l'inverse, du côté des ovoproduits (préparations à base d'oeufs), les industries agroalimentaires, restaurants et cantines achètent encore massivement des œufs issus d'élevages en cage, moins chers : 64,4 % de part de marché. La proportion a toutefois diminué (90 % en 2011).
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