L'interprofession du foie gras, qui sera reçue mercredi par le nouveau ministre de l'agriculture, souhaite obtenir rapidement des engagements sur les indemnisations restant à verser aux exploitants touchés par la crise aviaire en 2016, ainsi que des règles claires sur les risques sanitaires.
« Concernant l'épisode aviaire H5N1 en 2016, on va dire au ministre de l'agriculture (Jacques Mézard) qu'on partage l'inquiétude des éleveurs sur la question des 30 % de restant dû toujours pas versé », a souligné mardi le président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), Christophe Barrailh. « C'est une attente insoutenable », s'est-il indigné lors d'un point-presse dans un élevage de Maurrin (Landes), rappelant que le producteurs attendent toujours l'acompte sur les pertes de production promis cette année au titre de la seconde crise aviaire (H5N8). Face au manque d'approvisionnement en canetons après l'épizootie aviaire, qui a décimé les accouveurs, il faut aussi « que le dispositif d'acompte soit étendu jusqu'à la reprise d'activité complète » car tous les éleveurs n'ont pas pu reprendre l'élevage dès le 30 mai, a insisté le patron du Cifog.
Sur les mesures de biosécurité, M. Barrailh estime qu'il « faut rapidement une définition claire et précise des règles de production ». « Les audits de biosécurité, prévus pour s'assurer de la bonne compréhension par tous des nouvelles règles, seront financés par l'interprofession, pas par les éleveurs », a par ailleurs affirmé M. Barrailh, soucieux de désamorcer des tensions. Les syndicats agricoles Modef et Confédération paysanne ont en effet appelé à manifester vendredi à Mont-de-Marsan devant l'Assemblée générale du Cifog, qu'ils accusent de « jouer contre les petits producteurs » pour « industrialiser la filière ». Quant à « l'élevage en plein air, c'est une exigence non négociable » mais « en période de risque avéré, quelques mois par an (en période de migration de la faune sauvage, NDLR), il faut pouvoir mettre à l'abri nos animaux, les bâtiments sont un outil de modernisation de la filière », a-t-il dit.
À ses côtés, Eric Tachon, éleveur-gaveur Label rouge à Maurrin, a déjà investi 140 000 euros pour la biosécurité (bâtiments, sas, aire de lavage, etc.), mais il pense que « les canards ne doivent pas être enfermés ». Si des mesures de confinement sont nécessaires, son associé Matthieu Darribeau estime qu'il leur faudrait 2 000 m2 de bâtiments supplémentaires, soit 120 000 euros au moins. Quelques 3 000 éleveurs et 2 000 gaveurs sont basés dans le sud-ouest, les Landes étant le premier département de production avec un quart du volume national.
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