
La production ovine a fortement baissé ces trente dernières années dans l’Union européenne, et en France en particulier. Mais en Grande Bretagne, des conduites d’élevage adaptées et une monnaie dévaluée rendent la filière compétitive sur le marché intérieur et à l’export. En Ecosse, Mickaël Lukas élève ses moutons en système stratifié afin de produire des agneaux sur l’ensemble de son exploitation montagneuse. Un article extrait de Terre-net Magazine n°41.
En Ecosse
Elevage de montagne
La Blackface s’adapte à chaque étage
En production ovine, la réussite relève autant de l’adaptation des animaux à leur environnement que des compétences de l’éleveur. A Peebles, au sud d’Edimbourg (dans les montagnes de Southern Uplands), Mickaël Lukas a opté pour un système d’élevage stratifié, très répandu en Ecosse, et pour la race emblématique nationale, la Blackface. Les 1.700 hectares de son exploitation sont situés sur trois secteurs : les "hills", sur les sommets, sont les plus hauts en altitude ; les "uplands" correspondent aux zones intermédiaires (petites collines et pentes des montagnes) et les "lowlands" aux fonds de vallée. 1.100 brebis (900 de race Blackface et 200 de race Scottish Mule), réparties en trois troupeaux, et une cinquantaine de bovins y sont élevés.
Races rustiques
Les "hills" sont composés essentiellement de prairies. Mickaël y fait pâturer ses brebis de race Blackface, très rustiques et dotées de qualités maternelles exceptionnelles. Le chargement est de 0,8 brebis par hectare car l’herbe a du mal à pousser. Mais dans les zones montagneuses, ces animaux agiles se déplacent facilement. Très répandus en Ecosse, ces ovins sont les seuls capables de produire des agneaux bien conformés malgré la rigueur du climat. Mickaël vend tous les mâles et une partie des agnelles.
Valoriser toutes les terres de l’exploitation
Les "uplands" sont aussi réservés aux brebis Blackface, mais seulement les deux années précédant leur réforme. Ces femelles sont accouplées avec des béliers de type "longue laine", généralement de race Blue Leceister, pour donner des agneaux Scottish Mule, rustiques et prolifiques.
ou blanche et noire, très épaisse et imprégnée de lanoline.
Les animaux sont ainsi protégés du froid et de la pluie.
(©Marie-Gabrielle Del Puntis)
Enfin, les "lowlands" sont dédiés aux agnelles aptes à la reproduction, issues de croisements Blackface/Leceister. Elles sont accouplées à des béliers de race Texel, Suffolk ou encore charolaise pour produire des agneaux destinés à la vente. Les jeunes mâles possèdent une excellente conformation et de bonnes qualités bouchères.
L’élevage stratifié est adapté au relief et au climat du pays et adaptable : il permet de valoriser, à leur optimum, l’ensemble des terres des exploitations écossaises. Par exemple, un éleveur, dont la ferme se trouve sur de petites collines, peut s’orienter vers un système à deux strates. Les animaux Blackface sont élevés dans les "uplands". Les "lowlands" peuvent alors accueillir le troupeau Scottish Mule d’un autre élevage.
réparties en trois troupes. (©Marie-Gabrielle Del Puntis)
En France
La filière ovine en 2014
Tous les indicateurs en recul sauf les prix
Estimée à près de 5,3 millions de têtespour 2014, la production ovine française devrait reculer de 2 % par rapport à 2013, selon une étude de l’Institut de l’élevage. Les exportations et les importations devraient se replier également. Des prévisions confirmées en août 2014, avec une diminution de la production de 1,5 % depuis janvier dernier, selon le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.
Seul le secteur de la viande est affecté
Début 2014, les producteurs pouvaient espérer de meilleurs prix de vente pour leurs animaux sur l’ensemble de l’année, compensant en partie des coûts de production élevés.Mais il en a été autrement. Sur les neuf premiers mois de 2014, ils ont baissé de 5,5 % selon l’Insee. Fin 2013, le cheptel ovin français avait déjà régressé de 3,5 % comparé à novembre 2012. Ce déclin n’affecte que le secteur de la viande, confronté notamment à la hausse du coût de l’alimentation, dans un contexte de production de fourrages difficile (pluviométrie élevée et températures fraîches au premier semestre 2013).
En manque d’agneaux
Mais les achats de viande ovine à l’étranger se sont redressés de 2,1 % depuis le début de l’année alors qu’en 2013, un repli de 3,5 % avait été observé par rapport à 2012. Quant aux exportations d’animaux vivants, elles se sont contractées de 13 % depuis janvier 2014. Les exportations de carcasses, elles, ont progressé de 7,5 % en volume si on les compare à celles de 2013 sur la même période. Mais si les achats en provenance du Royaume-Uni se sont maintenus en 2013, les importations d’Espagne, d’Irlande et de Nouvelle-Zélande sont moins importantes ; ce dernier pays optant, comme l’Australie, pour le marché asiatique où la consommation croît fortement. Par ailleurs, les deux premiers exportateurs mondiaux de viande ovine ont été contraints de réduire leurs ambitions en raison du manque d’agneaux disponibles. La sécheresse de l’an passé a limité les naissances. Résultat : les ventes de mouton pourraient chuter de 17 % en Australie et diminuer de 5 % en Nouvelle-Zélande.
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