La nouvelle n'est pas officielle mais le bruit circule dans le petit milieu de la génétique française depuis une semaine. L'Unité de sélection d'Epernay (Marne), l'Uneco, aurait envoyé un courrier à Sersia France pour faire part de son intention de se retirer de cette structure dédiée à l'exportation de la génétique française si celle-ci n'infléchissait pas sa stratégie.
Depuis le dernier Space, une rumeur circulait sur la pérennité de Sersia France, en proie à de gros problèmes financiers. Les ventes à l'export pour la structure française ne sont plus ce qu'elles étaient et les coopératives de base ont été à nouveau sollicitées en 2002 pour renflouer la structure. Face à cette situation difficile, et dans un contexte qui ne l'est pas moins, il existe des différences de stratégies entre les unités de sélection actionnaires de Sersia sur les moyens à mettre en œuvre et les objectifs à atteindre.
Finalement, Sersia France est toujours là mais c'est une de ses composantes principales, l'Uneco, qui pourrait s'en détacher. Cette dernière regroupe 15 coopératives d'insémination qui vont de la Bretagne à l'Alsace et de la Thiérache (Aisne) au Forez (Loire). Elle teste annuellement plus de 200 taureaux Holstein (227 mis en testage en 2003), soit plus du tiers du programme prim'holstein français et réalisent annuellement 809.000 inséminations premières dans cette race. Contactés sur ce sujet, les responsables de l'Uneco n'ont pas souhaités s'exprimer.
A Sersia France on s'étonne et on regrette tout ces remous. « Par rapport à l'aspect financier, il n'y a aucune erreur de gestion », souligne Jacques Poulet, directeur. « Des investissements importants ont été fait au Brésil et, face à la baisse de 45 % du Real, la monnaie brésilienne, nous avons du provisionner, comme la législation française nous y oblige, des pertes latentes sur taux de change. »
« Quand au volet stratégie : notre marché traditionnel, l'UE qui représente 50 % de nos vente, stagne voir régresse à cause de la baisse du nombre des IA. L'évolution de la Pac ne sera pas favorable non plus. Lors d'un conseil, fin décembre 2003, les actionnaires de Sersia France ont décidé, à la majorité, de prospecter de nouveaux pays, notamment au Moyen Orient ou en Asie du Sud-est. Nous engageons des frais et les résultats ne seront pas immédiats. Ils seront palpables dès fin 2004, début 2005. » Le directeur de Sersia France reconnaît que c'est un changement dans la stratégie de l'entreprise, qu'elle « présente une prise de risque plus importante que par le passé, où globalement les taureaux leaders se vendaient tout seul ». Mais « aujourd'hui, une entreprise ne doit-elle pas prendre des risques pour assurer sa pérénité ? »
Rappelons que Sersia France, créée en 1961, est la filiale exportation de treize unités de sélection bovine (toutes races confondues) et d'une unité de sélection caprine françaises. Parmi les poids lourds de la génétique française, seul Genes Diffusion et Unog (Holstein), Umotest (Montéliarde) et Ucef (Charolaise) n'en font pas partie. Sersia France avait ses bureaux à Paris. Un transfert est en cours sur Rennes, dans les anciens locaux de l'Arsoe, pour faire des économies d'une part et pour être plus près du terrain et faciliter l'organisation des visites de descendances d'autre part.
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