Les agriculteurs maintenaient vendredi le blocage de plus de la moitié des plates-formes d'approvisionnement des grandes surfaces pour dénoncer leurs marges, un mouvement bien suivi qui pourrait entraîner l'absence de certains produits dans les rayons ce week-end.
![]() +0,1 €/l aux éleveurs versé par certains hypermarchés aux éleveurs (© Terre-net Média) |
Le principal syndicat agricole, qui a interpellé dans une lettre députés et sénateurs, réclame la création d'un "dispositif d'encadrement des marges" des grandes surfaces, déplorant les effets pervers de la loi de modernisation de l'économie (LME). Ce texte "a conféré à la distribution un pouvoir de négociation encore plus grand qui, aujourd'hui, se répercute lourdement sur les équilibres économiques de leurs fournisseurs et par là même sur ceux des producteurs", déplore le syndicat, qui estime également que l'Observatoire des marges, mis en place en décembre 2008, "ne fonctionne pas". Malgré un geste jeudi du ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, qui a assuré que le gouvernement était disposé à envoyer des inspecteurs du ministère des Finances dans les grandes surfaces ne jouant pas "le jeu de la transparence" sur les marges, les producteurs se sont mobilisés de façon plus importante que prévu.
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Crise du lait - Blocage distribution: les agriculteurs reçus samedi par Barnier et Chatel 39 plateformes d'approvisionnement bloquées en France par les agriculteurs |
Déjà vendredi, un Intermarché de Clermont-Ferrand connaissait des difficultés. "On n'est pas livré depuis mercredi, les rayons commencent à être bien vides, pour tout ce qui est produits frais, crémerie, yaourts, charcuterie", a expliqué une employée à l'AFP. Certains supermarchés ne souffrent toutefois pas encore, comme à Besançon ou Saint-Nazaire, où le patron d'un hypermarché Leclerc, Loïc Rigault, explique avoir "pris un certain nombre de précautions" avant les actions des agriculteurs.
Beaucoup de gérants disent toutefois craindre des ruptures de stocks lundi en cas de poursuite du mouvement, à l'image du Carrefour de Beautiran, au sud de Bordeaux. D'où parfois une certaine amertume: "Faire retomber les difficultés des agriculteurs sur la seule grande distribution, c'est facile", a souligné le PDG de l'Intermarché d'Oullins (Rhône), Michel Perrutel, ajoutant: "évidemment, nous faisons des marges, mais nous avons du personnel et des charges à payer".

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