Le libre choix de l’éleveur

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Les éleveurs doivent pouvoir choisir librement entre 3 types de personnes habilitées à délivrer des médicaments : le vétérinaire qui a rédigé l’ordonnance, le groupement de producteurs agréé (programme sanitaire d’élevage) et le pharmacien. « C’est une question de santé publique », estiment les pharmaciens.

Les pharmaciens entendent prendre leur place sur le marché des médicaments vétérinaires. Ils mettent en avant la défense de l’intérêt général, position défendue par le législateur lorsqu’il a choisi de publier le décret d’avril 2007 sur la délivrance des médicaments vétérinaires. « Cette nouvelle règle répond à un objectif de santé publique», présente Jacky Maillet du conseil national de l’Ordre des pharmaciens. « Car il y a un lien indiscutable entre libre choix du dispensateur et santé publique. » En 2002, un rapport de l’Inspection général des affaires sociales publiait un rapport mettant en évidence les dysfonctionnements préjudiciables et les risques de santé publique inhérents à une mauvaise application des textes. «L’utilisation telle qu’elle est faite du médicament vétérinaire présentait trois risques clairement identifiés : présence de résidus toxiques dans les aliments, sélection des bactéries résistantes et risques environnementaux. Le libre choix du médicament permet de limiter ces risques en coupant le lien consanguin entre acte de prescription et acte de délivrance qui correspond à une notion de santé publique. Or le libre choix est une notion qui résulte de la loi de 1975 du code de la santé publique, confirmé par le décret d‘avril dernier. »


Lors d'une conférence de presse le 23 novembre, les représentants de l'Ordre des pharmaciens ont tenu à rappeler le lien étroit entre libre choix de l'éleveur et santé publique. (© NPetit)
Dans le cas de l’antibiorésistance, « il est évident que dans la mesure où une prescription est polluée par la vente, le professionnel n’est pas en situation intellectuelle de réfléchir au mieux à l’intérêt final du consommateur. Si l’acte ne dépend plus de la vente, on a tout lieu de penser que la prescription soit mieux raisonnée et détachée de la demande de l’éleveur qui pense à tort et à raison que l’antibiotique va solutionner tous les problèmes », ajoute Jacky Maillet.
« S’agissant du risque de surconsommation médicamenteuse, il a été prouvé qu’une prescripteur vétérinaire salarié d’une structure prescrit deux fois moins qu’une vétérinaire quand il exerce en libéral. Enfin, concernant la maîtrise des résidus dans la chaîne alimentaire, l’acte du pharmacien consiste à vérifier la validité de la prescription et à attirer l’attention des éleveurs sur la bonne utilisation des médicaments et notamment le respect des délais d’attente. La pharmacien a aujourd’hui toute sa part à prendre dans le dispositif, dans l’intérêt général », conclu Jacky Maillet. L’enjeu du nouveau décret est aussi de rétablir un fonctionnement normalisé d’un système que les citoyens sont en droit d’exiger de la part des professionnels du médicament.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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